Tous les Tunisiens en provenance des zones de conflit passeront en jugement à leur arrivée sur le territoire national. A l’exception des enfants de moins de 13 ans accompagnant leurs parents. C’est ce qu’indique Mokhtar Ben Nasr, président de la commission nationale de lutte contre le terrorisme (CNLCT).
En effet, « le nouveau gouvernement devrait accueillir les ressortissants tunisiens de retour des zones de conflit. Et ce conformément aux engagements internationaux de la Tunisie ». Tels sont les propos de M. Ben Nasr lundi à Tunis. Et ce, en marge d’une conférence sur le thème: « Genre et extrémisme violent en Afrique du Nord : à la racine du problème ».
Ainsi, d’après lui, la Tunisie a, d’ores et déjà, accueilli quatre personnes de retour des foyers de tension. Avec le concours des pays qui se sont engagés à aider la Tunisie dans ce domaine, sans les citer. « Des négociations sont actuellement en cours pour accélérer le rapatriement de cinq autres Tunisiens. Qu’on soupçonne de terrorisme », ajoute-t-il.
Par ailleurs, Ben Nasr s’est voulu rassurant concernant le spectre d’un retour en Tunisie de ressortissants soupçonnés de terrorisme. Ceux qui profiteraient de l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie et de la chute de l’organisation terroriste dite Daech. « Il n’y a aucune raison de s’inquiéter », assure-t-il. De ce fait, il accuse certains médias de gonfler cette question et de semer l’inquiétude parmi la population. Par des propos erronés et irréfléchis.
Pour lui, ce sujet ne devrait pas être instrumentalisé à des fins politiques. Dans la mesure où toute personne qui arrive sur le sol tunisien en provenance des zones de conflit sera incarcérée ou placée en garde à vue.
Prise en charge par l’Etat des enfants
« C’est un sujet que nous suivons de très près et je veux rassurer toute la population. Ceux qui remettront les pieds sur le sol national tomberont sous le coup de la loi », confirme-t-il.
Et d’expliquer: « Ces personnes sont prises en charge immédiatement par la justice à leur arrivée. Pour les majeurs c’est la case prison ou la garde à vue. Les enfants de moins de 13 ans sont quant à eux immédiatement pris en charge par l’Etat, s’ils ont perdu leurs parents. »
En outre, Ben Nasr souligne que les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort pour assurer actuellement le rapatriement des enfants bloqués en Libye. Ces enfants auraient dû rentrer depuis longtemps. Si les combats avaient concédé quelque répit, explique-t-il.
Prendre au sérieux les signalements des parents
Outre les hommes, les femmes pourraient aussi être impliquées dans des groupes extrémistes violents. Les soutenir et aller jusqu’à commettre des actes de violence. En même temps, elles peuvent également contribuer de manière agissante aux opérations de prévention de l’extrémisme violent et du terrorisme.
Ainsi, les participants appellent à accorder une importance accrue au rôle de la femme dans la lutte contre l’extrémisme. Et à la diffusion d’un message de paix et de tolérance.
De plus, les intervenants à cette conférence invitent les autorités tunisiennes à prendre au sérieux les signalements lancés par les parents. Et ce, concernant une éventuelle radicalisation de leurs enfants. Ils ont évoqué le cas d’Olfa Hamrouni, mère de Rahma et Ghofrane Chikhaoui, deux adolescentes ayant quitté la Tunisie pour aller combattre aux côtés de Daech, en Syrie. Car, cette mère aurait publiquement reproché aux autorités tunisiennes de n’être pas intervenues à temps. Et ce, pour empêcher sa fille Rahma de quitter la Tunisie.
E.M avec TAP