Décidément, il y aura toujours des optimistes pour penser avec béatitude que sous la houlette des nouveaux sorciers autoproclamés, la République, même dans tous ses états, ne pourra que mieux se porter.
Pour le citoyen lambda, l’avenir proche s’annonce donc rose. Cinq ans pour aller au paradis, et cinq ans pour les adversaires farouches de la vertu retrouvée, pour aller en enfer. Il n’y a que les opportunistes qui peuvent penser une chose pareille.
Un contrat pour cinq ans concocté par les bons soins de Nahdhaouis qui comme par je ne sais quel miracle auraient retrouvé leurs esprits pour effacer tout, et tout recommencer. Je n’en crois pas un seul mot à ce fameux contrat qui ressemble comme deux gouttes d’eau à un mauvais remake.
Et puis, il y a une question qui me brûle les lèvres : quelle réponse compte apporter le futur chef du gouvernement sur lequel Rached Ghannouchi et son mouvement viennent de jeter leur dévolu, à tous ces camions de phosphate qui continuent à défier ouvertement l’Etat et son rail ?
Il y a bien détournements de fonds publics ! Un djihad à peine voilé contre le terrorisme, contre la corruption, contre la mauvaise gouvernance. Et pour tout dire, contre cette pauvreté rampante mère d’une islamisation bien rampante elle aussi.
Gravité du moment !
kif mousmar J’ha, nos islamistes. On est bien là où on est, J’ha ou Goha, cet espèce de Gribouille tunisien du temps des Nahdhaouis. Un peu comme ce J’ha ou l’Orient en désarroi du duo Raouf Ben Amor et Raja Farhat. Il suffit d’enlever Orient et de le remplacer par Tunisie…
Quand le ban et l’arrière-ban de la politique tunisienne se compromettent… Il y a eu la drôle de guerre, on vient d’avoir des élections qui ne sont pas drôles du tout ! Et le plus affligeant, c’est que les gens ne se rendent vraiment pas compte de la gravité du moment.
Enfermé dans le piège de l’endettement, comme dans une souricière, le pays suffoque. Les vainqueurs d’hier et d’aujourd’hui, viennent nous dire, après neuf ans de cafouillage monstre et de désastres en tous genres, que l’heure de la délivrance a sonné. Ils viennent nous dire qu’ils seront toujours là, rien que pour nous, le bon et petit peuple de Tunisie. En exaltés qu’ils sont, ils sont là pour rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour être en…retard.
On voit bien que quelque part, cela sent l’arnaque… Quand le ciel se met en colère…J’ai vraiment du mal à croire qu’il y a encore dans ce pays des enfants qui grandissent dans une crasse qui les empêche de s’épanouir, en attendant l’improbable.
Alors, si d’abord en Algérie, ensuite au Liban et en Irak, on s’est soulevé comme un seul homme pour dire stop à toutes les infamies, je ne peux que rester admiratif. En même temps, je ne peux aussi qu’être fier de la contagion…