Les 8 et 9 novembre 2019, l’Académie de Shanghai pour la gouvernance mondiale et les études régionales (SAGGAS) a organisé un symposium international intitulé « Connecter le monde et l’avenir » à l’Université d’études internationales de Shanghai (SISU).
Le symposium de Shanghai en Chine a réuni des diplomates et des universitaires de plusieurs pays. Il a porté sur quatre thèmes principaux, à savoir :
- Les changements sans précédent de l’ordre mondial au cours des cent dernières années,
- La diplomatie chinoise au cours des 70 dernières années et le multilatéralisme mondial,
- L’initiative la Ceinture et la Route et la gouvernance économique mondiale,
- Une communauté avec un avenir commun pour l’humanité et des échanges entre civilisations.
En effet, l’objectif du symposium était de réfléchir et de débattre sur les réponses à apporter face aux changements rapides et profonds qui secouent la planète. Il en de même concernant le type de système de gouvernance mondiale à mettre en place. Il doit être plus équilibré, plus complet et plus gratifiant. Il doit être à même de refléter les transformations du paysage mondial. ainsi que de donner davantage son mot à dire aux économies émergentes et aux pays en développement.
Le symposium était la deuxième conférence internationale organisée par SAGGAS, l’Académie de Shanghai pour la gouvernance mondiale et les études régionales.
SAGGAS est fondé en septembre 2018 avec le soutien du ministère chinois de l’Éducation et de la municipalité de Shanghai. Il est conçu en tant que plate-forme de recherche collaborative gérée par la SISU sur la base du principe de « Global at Home ». Il vise à informer les décideurs, les entreprises et le public. Il a multiples rôles : un groupe de réflexion de haut niveau, un vivier de talents, une plate-forme et une base de données d’opinions mondiales. Il représente l’engagement de Shanghai envers l’initiative « La Ceinture et la Route » et sa détermination à ouvrir davantage l’éducation lors de la Nouvelle ère.
Besoin de repenser la gouvernance mondiale
Face aux vicissitudes internationales, il faut désormais embrasser l’avenir et envisager les choses sous un angle global; Tout en tenant compte des intérêts des autres plutôt que de se concentrer uniquement sur soi-même.
C’est l’aspiration commune de l’humanité de créer un avenir meilleur. Cependant, le partage ou la contribution avec un état d’esprit « mon pays d’abord » ne sert à rien à la résolution de problèmes. Après tout, la condition préalable à la connexion du monde et de l’avenir est de construire des ponts entre le temps et l’espace, entre soi et les autres, ainsi qu’entre les élites et les masses.
L’Initiative phare de la Chine, la ceinture et la route donne un nouvel élan au développement futur de la Chine. Tout en proposant un cadre harmonieux pour une gouvernance mondiale rénovée.
En développant la connectivité avec le monde, la Chine vise à renforcer la confiance mutuelle avec les pays de la ceinture et de la route, et placer la construction de la puissance douce (soft power) en bonne place dans son programme. Ceci aiderait le public à mieux comprendre l’Initiative de la ceinture et de la route ainsi que la Chine, créant ainsi plus d’espace de coopération et d’inauguration d’un avenir plus harmonieux et optimal au sens que lui donne Mencius, fameux penseur confucéen chinois.
La Chine fait le pari avec la ceinture et la route
L’optimalité de Mencius est une extension de l’amélioration confucéenne à une situation multijoueur plus générale et à la collectivité dans son ensemble. Cette optimalité se concentre sur l’harmonie relationnelle globale avec la réciprocité comme mécanisme pour sa réalisation et son maintien. Ainsi, la réciprocité dans une situation multijoueur crée une totalité relationnelle harmonieuse qui constitue l’habitat où vivent les joueurs.C’est tout le pari, que fait la Chine avec son initiative phare de la Ceinture et la Route.
En effet, cette initiative constitue un cadre ambitieux pour le développement des pays d’Asie, d’Afrique et des pays d’Europe centrale et orientale et vise à faire du monde un endroit meilleur, plus harmonieux, plus inclusif et plus pacifique.
De plus, en reliant l’Asie, l’Europe et l’Afrique, l’Initiative peut mettre en commun les forces de toutes les parties et leur apporter de nouveaux espoirs dans un contexte de mondialisation malheureuse et contestée. On évoque ainsi, « une communauté d’avenir partagé par l’humanité ». Les pays partageant les mêmes intérêts, luttent ensemble pour la liberté et la paix et font en sorte que le monde de demain soit un lieu où les générations futures puissent vivre heureux.
La coopération était le mot clé de cette conférence, tout le long des débats. Seule la coopération peut nous aider à atteindre nos objectifs. Nous avons besoin de coopération plutôt que de confrontation. Toutes les parties doivent communiquer entre elles, échanger des idées, travailler ensemble et partager les avantages.
L’offre chinoise pour une ère nouvelle et pour connecter le monde et l’avenir
L’initiative « la Ceinture et la Route », proposée par la Chine en 2013, se réfère à la Ceinture économique de la Route de la soie et à la Route de la soie maritime du 21e siècle. Celles-ci visent à construire des réseaux commerciaux et d’infrastructures reliant l’Asie à l’Europe et à l’Afrique, et au-delà.
C’est le grand dessein du Président chinois Xi Jinping, sa priorité diplomatique depuis six ans, nommée en chinois « Yidai, Yilu » (One Belt, One Road »/ OBOR). Il concerne plus de 60 pays avec une vocation géoéconomique, l’une terrestre, l’autre maritime. La Chine veut ainsi marquer son engagement dans la mondialisation sans frontières. Elle souhaite, en redessinant des routes commerciales terrestres, que des convois de marchandises se rendent par le rail directement à Londres ou Duisbourg (Allemagne), Lyon, Madrid, Belgrade, Budapest, Varsovie.. mais aussi Téhéran, etc. Les mots clé de cette initiative sont « connectivité » (« Hu Lian Hu Tong ») qui signifie « relier les fils ».
Ce projet phare, est en devenir, et s’adapte à la réalité du terrain et des partenaires qui y souscrivent. Il n’y a pas un mode d’emploi, ou un modèle unique pour tous. Sa philosophie première est de créer une nouvelle demande pour les produits chinois en aidant les pays à développer leurs infrastructures. Cette initiative basée sur les bienfaits du commerce constitue un nouvel espoir pour une re-globalisation, une Nouvelle Ère de prospérité partagée.