Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a annoncé, lundi que l’école de la seconde chance sera lancée, au plus tard, au mois de février prochain. Soulignant que cette école constitue la première composante du programme exécutif du projet de lutte contre l’échec et l’abandon scolaire qui concerne plus de 100 mille élèves annuellement.
Les journées de formation sur les mécanismes de mise en œuvre du projet « M4D » relatif au décrochage scolaire se tiennent à Hammamet du 25 au 30 novembre courant. A cette occasion Ben Salem a indiqué que cette manifestation vise en premier lieu à former tous les acteurs concernés par la mise en œuvre dudit projet. Il s’agit notamment des experts et des cadres qui se chargeront d’accompagner les élèves dans ce projet.
Ainsi, il a souligné que l’école de la deuxième chance est la première expérience tunisienne dans la réintégration des décrocheurs. Elle consiste en un programme dont l’objectif est « de redonner espoir aux écoliers qui ont abandonné leurs études. Il a expliqué que le programme démarrera avec une expérience pilote à Bab El Khadra et englobera toute la région du Grand Tunis. Il ajoute qu’une grande campagne sera organisée pour polariser cette catégorie d’écoliers qui seront rassemblés dans un centre multidisciplinaire. Ce centre fera office d’un espace d’encadrement psychologique d’orientation éducationnelle ou professionnelle.
Dans ce contexte, Le ministre de l’Education a annoncé le lancement du programme de « Micro lycée ». Un programme ciblant les élèves qui n’ont pas pu décrocher leur baccalauréat pour des raisons psychologiques ou sociales. Il a précisé que ce programme démarrera à travers une expérience pilote visant à polariser entre 60 et 120 élèves. Ceux-ci bénéficieront d’un accompagnement personnalisé incluant les aspects psychologiques, sociaux et éducatifs. Et cela, par le biais des cours particuliers et d’activités culturelles et sportives. De façon à les aider à passer l’épreuve du baccalauréat dans de bonnes conditions. Cette expérience sera évaluée et généralisée sur les régions, si elle fait ses preuves.
Ben Salem se prononce quant à la violence scolaire
Ben Salem a indiqué que la violence scolaire est un phénomène mondial. Tels sont les résultats de l’étude réalisée par le ministère de l’Éducation sur la violence scolaire. Précisant que l’année 2017 a enregistré plus de 17 cas de violence physique et verbale.
Dans ce sens, il a souligné que son département s’est déjà penché sur ce phénomène. Notamment à travers un travail préventif dont l’un des axes s’articule autour d’un programme de lutte contre l’échec scolaire. En outre le ministère de l’intérieur et des directeurs d’institutions éducatives ont mis en place un programme de coopération et de suivi quotidien. Le deuxième axe de ce programme a-t-il poursuivi, consiste à sensibiliser les parents à la gravité du phénomène. Mais aussi à la nécessité de soutenir la famille éducative à mettre un terme à la violence et en transmettant cette prise de conscience à l’enfant.
Il a ajouté que la lutte contre le phénomène de la violence à l’école « est une chaîne de maillons interdépendants (famille, école, éducateur et agent de sécurité). Il a noté que la ligne directe entre les districts du ministère de l’Intérieur et des délégations régionales de l’éducation sera lancée la semaine prochaine.
Ben Salem a affirmé que le ministère de l’Education a déjà élaboré un projet de loi incriminant les agressions contre les enseignants et directeurs d’établissement éducatif. Il a formulé l’espoir de le voir soumis aux députés pour adoption. Ainsi cela constituera un autre mécanisme d’organisation de la vie scolaire et de la protéger contre tout dysfonctionnement.
Le projet M4D explicité
Hatem Amara, directeur général de la phase préparatoire et de l’enseignement secondaire, a déclaré le projet « M4D » comprend deux volets. Le premier, préventif concerne la catégorie d’élèves menacés d’échec. Il s’agit d’un mécanisme en quatre dimensions (rattrapage scolaire, accompagnement, écoute, activités sportives et culturelles). Le deuxième volet, curatif, et consiste en l’école de la deuxième chance.
Au final, ll a indiqué que l’organisation de journées de formation représente une étape supplémentaire vers la concrétisation du projet. Elles visent la mise au point de mécanismes exécutifs pour le projet en question. Trois écoles primaires, trois collèges et trois lycées à Bizerte, Seliana, Ariana, Gabès et Sfax verront ce projet démarrer.
E.M avec TAP