L’initiative MED TEST III a été lancée, mardi, à Tunis. Elle vise à développer des chaînes de valeur textile circulaires valorisant les déchets textiles. Elle s’inscrit dans le cadre du programme SwitchMed II financé par l’Union européenne. Et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).
Ainsi, la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH) présentait l’initiative MED TEST III. Et ce, lors d’une rencontre sur le thème « Promouvoir des chaînes de valeur circulaires pour une industrie textile compétitive et durable en Tunisie ». En partenariat avec l’ONUDI et l’UE.
Impact environnemental plus atténué
En effet, MED TEST III ambitionne de favoriser une production textile durable, plus propre et efficace en ressources. Et ce, à travers l’utilisation de fibres renouvelables et recyclées. En plus de l’encouragement des industriels à adopter des protocoles chimiques plus sûrs.
Concrètement, MED TEST III tend à renforcer les infrastructures locales, l’expertise technique et le savoir-faire nécessaires. Et ce, pour promouvoir la classification appropriée, la collecte efficace, le tri et le recyclage des déchets textiles post industriels et pré-consommation. Tout en s’assurant que les processus de recyclage se traduisent également par un impact environnemental plus atténué.
A cette occasion, le président de la FTTH, Hosni Boufaden, souligne la nécessité d’inclure la responsabilité environnementale et sociétale dans l’industrie textile nationale. Et d’ajouter que ce n’est plus un choix, mais plutôt une contrainte-business. Aujourd’hui, un consommateur sur six se fixe comme critère d’achat la responsabilité sociétale et environnementale du processus de fabrication.
Alternative viable et crédible
Par ailleurs, le président de la FTH précisait que la production textile consomme énormément de ressources et génère de nombreux déchets. Selon The World Wildlife Foundation, la production mondiale de coton consomme, à elle seule, 25% des insecticides et 10% des herbicides utilisés dans le monde. De plus, le processus de production (lavage, rinçage, teinture …) consomme un volume important d’eau. Le transport du produit confectionné jusqu’au marché cible génère, en outre, une forte empreinte carbone. Acheté, porté et arrivé en fin d’usage, le produit est jeté, même s’il demeure en bon état. Ceci qui a aussi un fort impact environnemental.
Pour lui, cet état de fait suscite ainsi des interrogations quant à la viabilité de ce processus d’économie linéaire (produire, consommer, jeter); dont les coûts dépassent, à présent, les bénéfices. « L’économie circulaire constitue une alternative viable et crédible. Et ce, avec le maintient, aussi longtemps que possible, dans l’économie, de la valeur des produits, des matières et des ressources et la réduction de la production des déchets », estime-t-il.
Et de conclure: « De plus en plus de marques internationales mettent en place des unités de collecte et de recyclage de vêtements usagés. Nous ne devons pas rater ce train. Car il constitue la clé de pérennité et durabilité du secteur textile et habillement national. »
Adopter un mode de consommation durable
De son côté, Stefano Dotto, Chef de secteur à l’UE a fait savoir que « la prochaine Commission européenne qui s’apprête à prendre place est la plus verte et la plus eco-friendly de tous les temps. Elle a pour objectif d’assurer une transition vers une UE climatiquement neutre (neutralité carbone) d’ici 2050. Et c’est une approche que nous envisageons de partager avec nos partenaires ».
Toujours selon lui « l’économie circulaire est le seul moyen pour assurer la durabilité de nos modèles économiques. Les citoyens doivent aussi adopter un mode de consommation durable ».
E.M avec TAP