Lors de la formation des médias organisée, à Addis Abeba-Ethiopie du 16 au 22 novembre 2019, dans le cadre de la 2ème Semaine de l’industrialisation africaine, l’accent a été mis sur le positionnement de l’industrie africaine. Et ce, essentiellement pour l’approvisionnement du marché de la ZLECA. Ainsi que sur les grands progrès que fait l’Afrique en matière d’intégration régionale.
A cet égard, la Semaine d’industrialisation africaine a été officiellement inaugurée par Sahle Work Zewele, présidente de la République Fédérale d’Ethiopie. De prime abord, la présidente a rappelé que l’Afrique est un continent avec un potentiel humain et naturel immense. Et l’Ethiopie a, quant à elle, jusque-là rempli sa part du contrat dans la mise en œuvre de la ZLECA (Zone de libre-échange continentale africaine).
Et d’ajouter qu’il est temps que tous les Etats membres s’impliquent dans la politique de l’intégration économique africaine.
En outre, elle s’est félicitée de l’engagement de son pays dans un vaste programme d’industrialisation. Et ce, grâce à un certain nombre de réformes adoptées à l’horizon 2025. Ces réformes visent, selon ses propos, l’aménagement d’un environnement propice aux investissements et à leur accroissement. C’est dans ce cadre que sont prévues la création des parcs agro-industriels, la promotion de nouvelles technologies de l’information et de la communication, du tourisme, du commerce, etc.
Pour conclure, elle a émis le vœu de voir les Etats membres de la ZLECA placer l’industrialisation au cœur de leurs agendas de développement.
Union africaine : accélérer la conclusion des partenariats commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde
De son côté, Albert Muchanga, Commissaire du département du Commerce et de l’industrie de l’Union Africaine (UA), a rappelé que cela faisait 30 ans que la date du 20 novembre est consacrée à la « Journée Africaine de l’Industrialisation».
Pour cette année, cette célébration devait confirmer l’engagement des Etats africains à considérer l’industrialisation comme le levier essentiel de la transformation structurelle de l’Afrique.
Par ailleurs, il a indiqué qu’il est temps d’accélérer la conclusion des partenariats commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde. Et le secteur privé serait, selon ses dires, l’un des principaux moteurs de cette industrialisation.
Revenant sur la ZLECA, M. Muchanga a noté que la phase opérationnelle de cet accord a été lancée lors du Sommet extraordinaire des Chefs d’États et de gouvernements le 7 juillet 2019.
La ZLECA a pour rôle de stimuler et de faire avancer considérablement la production. Qu’elle soit agricole, industrielle, ou agro-alimentaire. Et ce, grâce aux économies d’échelle introduites par plus de 1,3 milliard de consommateurs sur le continent africain. Ainsi que pour un PIB combiné de plus de trois billions de dollars.
Egalement, il a souligné que la ZLECA devrait créer des opportunités pour les PME. Ces dernières représentent la part du lion des entreprises en Afrique et emploient une grande partie de la main-d’œuvre. Au niveau mondial, elles représentent environ la moitié du PIB et 60% à 70% de l’emploi.
Au final, il a estimé qu’il faut mettre une gouvernance participative pour que la ZLECA puisse permettre aux femmes de réussir le commerce transfrontalier facilement sans entraves et sans barrières.
La ZLECA changera la donne pour le continent africain
Dans le même sillage, Rongai Chizema, Conseiller technique en chef au département du commerce et de l’industrie de l’UA, a déclaré que la ZLECA changera la donne pour le continent. Ce qui libérera une capacité de production du marché panafricain continental de 3 400 milliards de dollars.
Dans ce sens, il a affirmé que l’industrialisation et la création de valeur deviendra un levier important sur le continent. Tout en respectant les objectifs de l’Agenda 2063.
En effet, la ZLECA témoigne, d’après lui, de la volonté politique manifestée par les dirigeants africains. Elle devrait guider le secteur privé dans la création de valeur pour le continent. Notamment, grâce à des investissements accélérés dans les produits manufacturés.
Et d’expliquer que la faiblesse de l’Afrique dans le secteur manufacturier provient du faible niveau d’intégration commerciale des différents États membres. Sachant que le commerce intra-africain représente aujourd’hui 15% contre 50% inexploité.
Union européenne : sans la ZLECA, pas de développement de l’Afrique
De son côté, Thomas Huyghebaert, Chef de la coopération de la délégation de l’UE auprès de l’UE, a mis l’accent sur les grands progrès de l’Afrique en matière d’intégration régionale. En soulignant que sans la ZLECA, l’Afrique ne pourra pas se développer.
Pour garantir la prospérité et la stabilité du continent, la ZLECA doit favoriser les échanges et la libre circulation des biens et des personnes sur le continent. Pour cela, il est temps, selon lui, que l’Afrique fasse des pas importants dans la même direction.
M. Thomas a précisé que cet accord vise à transformer les relations entre l’Afrique et l’Europe. Parce que l’Afrique, est depuis longtemps, le principal partenaire commercial de l’Europe. Elle fournit 36% des besoins de l’Europe en matière de commerce international. Sachant que l’Afrique fait de grands progrès en matière d’intégration régionale.
Par ailleurs, l’approfondissement des relations commerciales entre l’Afrique et l’Europe ne se traduira que par des investissements durables. Ainsi que par la création d’emplois sur le continent.
Au final, il a rappelé que la ZLECA compte 54 des 55 pays membres de l’UA qui l’ont signée. Avec, parmi eux, 29 pays qui l’ont ratifiée. Par conséquent, la signature de cet accord marquera un changement dans le commerce inter-africain qui est essentiellement basé sur les ressources naturelles.