Le Syndicat national des journalistes tunisiens – SNJT dénonce fermement l’incitation claire et directe à la violence contre les journalistes de la part du député de la coalition Al Karama, Yosri Deli.
En effet, le SNJT estime que le fait d’inscrire la relation entre l’ARP et les journalistes dans le cadre d’une guerre sans merci est un mauvais signe. Ainsi, le Syndicat indique qu’il va œuvrer à appuyer les efforts des journalistes victimes de ces violations. Et ce, pour garantir la poursuite en justice de l’auteur de ce genre de délit sanctionné par la loi.
De même que pour garantir l’avenir de la relation du nouveau parlement élu avec la liberté de la presse, d’opinion et d’expression.
Le syndicat exhorte dans ce sens l’ARP à prendre les mesures nécessaires pour éviter les discours de haine, d’exclusion et d’incitation à la violence tenus par certains nouveaux députés.
Car elle est un partenaire stratégique dans la consécration des acquis de la Constitution de 2014. Et notamment dans le domaine de la liberté de la presse et de l’édition.
D’ailleurs, le SNJT souligne que les meilleures approches pour faire face aux manquements à la profession consistent à activer les mécanismes de régulation et d’autorégulation. Ou de faire appel, en dernière instance, à la justice, en bannissant la répression, la menace et la terreur.
La structure syndicale estime que le discours de haine pourrait faire resurgir la violence qui prévalait en 2012 et 2013. Avec son lot de menaces de lynchage, de listes macabres établies par les milices des « Ligues de Protection de la Révolution » et des organisations terroristes.
Une guerre sans merci
Le syndicat a rappelé dans sa déclaration que le député de la coalition Al Karama Yosri Deli avait incité intentionnellement à la violence lundi contre certains journalistes et employés dans des établissements médiatiques publics en appelant clairement et ouvertement sur son compte facebook à les agresser.
Selon le SNJT, le député en question avait qualifié la relation entre l’ARP et les médias de « guerre sans merci ». Tout en appelant à « poursuivre les journalistes et à les frapper là où ça fait mal et à les évincer ». « Ce qui est de nature à menacer l’intégrité physique des journalistes tunisiens », estime le SNJT.
De plus, le syndicat pointe du doigt la campagne lancée sur les réseaux sociaux visant des médias publics et la journaliste de la chaîne Wataniya Ilhem Katteni. Cette dernière avait invité la semaine dernière le député de la Coalition Al Karama, Zied Hechmi qui avait fait le signe de ralliement des Frères musulmans d’Égypte. A savoir lever les quatre doigts de la main. Signe que répètent de nombreux islamistes, après la décision du gouvernement égyptien de mettre fin à leurs rassemblements sur la place Rabia al Adawiya, en août 2013, au Caire.
Source: TAP