La dépression est un terme courant pour désigner toutes sortes d’affects et de ressentis négatifs. Cependant, il s’agit d’une maladie à part entière pour laquelle il est fortement recommandé de recourir aux antidépresseurs.
Les professionnels de la santé utilisent d’autres formes de traitement dont notamment la luminothérapie. Elle a prouvé son efficacité dans la prise en charge de la dépression saisonnière et non saisonnière. Elle est néanmoins sous-utilisée en clinique. Les antidépresseurs restent, jusqu’à présent, le traitement de première intention habituel.
Des chercheurs de l’Université Paris Diderot ont, par le biais d’une méta-analyse, comparé l’efficacité de la luminothérapie. Par rapport à celle des antidépresseurs sur une population totale de 397 participants traités pour épisode dépressif majeur modéré à sévère. La durée médiane d’intervention était en moyenne de 5 semaines (entre 2 et 8 semaines).
La revue Sleep Medicine Reviews a publié l’étude. Les scientifiques ont ainsi démontré que l’efficacité de la luminothérapie et des antidépresseurs était la même.
Par ailleurs, la combinaison de ces deux traitements était supérieure comparé à leur efficacité, s’ils sont utilisés seuls.
Effets à différents niveaux
Ainsi, l’action antidépressive de la lumière s’explique par ses effets à différents niveaux, qui peuvent se combiner : amélioration de la vigilance, amélioration du rythme éveil-sommeil, action sur les voies de la sérotonine (hormone du bonheur).
Les scientifiques appellent cependant à la vigilance : « Par précaution, il est préférable d’envisager une luminothérapie en accord avec son médecin. Il est aussi préférable d’être prudent en cas de trouble bipolaire et de choisir un appareil avec marquage CE classé dispositif médical », indique Pierre A.Geoffroy, professeur de psychiatrie et auteur principal de l’étude.
La dépression est un trouble mental courant. Elle touche mondialement plus de 300 millions de personnes. Il s’agit de la première cause d’incapacité dans le monde. Elle contribue fortement à la charge mondiale de la maladie. Du fait de son impact sur les individus et les sociétés, tous les moyens scientifiquement prouvés sont bons pour lui faire obstacle et freiner sa forte progression à travers le monde.