Voix nasillarde, élocution hésitante, expression peu familière du visage, et sourire surfait. Devant les micros qu’on lui tendait pour recueillir ses impressions post-intronisation à la tête de l’ARP, Rached Ghannouchi voulait avoir le triomphe modeste, sauf qu’un homme de sa trempe, et pieux en plus, ça ne peut que tromper énormément…
Décidément incorrigible, définitivement insatiable, et pour toujours infidèle, la figure de proue de l’islamisme en Tunisie et dans le monde -comme s’en vantent ses fidèles supporters – après avoir épuisé les Marzouki, Ben Jaâfar, Essid, et Chahed, en leur disant qu’il ne les aimait plus, voilà M. Ghannouchi, le président d’Ennahdha qui jette son dévolu sur Nabil Karoui pour assurer une mainmise qui restait à confirmer, tout en prenant soin d’éconduire au passage, et sans ménagement, des prétendants devenus un peu top gourmands.
Quand on aime, on ne compte pas. Je suis au moins certain d’une chose : M. Ghannouchi n’aime pas les chiens, et cela se voit rien qu’à ses infidélités répétées. Lors des élections, le guide a joué son va-tout, il a gagné. N’est-ce pas là l’essentiel ?
Volare, oh, oh, cantare, oh, oh, oh ! La victoire en volant, la baraka en chantant, même si on sait d’avance que les convenances politiques, et les arrangements qui vont avec, restent toujours lâches.
L’inconstance et la frivolité, une seconde nature, chez le professer coureur. Et puis, ce n’est pas un secret, le nouveau président de l’Assemblée aime à se délecter dans la trahison, qui, du reste, le lui rend bien.
« Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis… »
Et quand ça gronde dans les chaumières de l’adversaire d’hier et l’allié d’aujourd’hui, on est tout sourire. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis a tenu à rappeler notre homme pour se justifier…
J’ai vu défiler dans l’hémicycle, des têtes qui font désormais partie des meubles de la maison, que faut-il attendre d’elles ? Ramer, ramer, et encore ramer, avec en plus, la peur au ventre. Est-ce bien cela qui attend les Tunisiens ?
Karoui and Karoui, Charfeddine et Jnayeh junior, Ben Gharbia and co, ou quand l’argent sale ou propre fait de nouveau cause commune avec la politique. Et ça va en plus tirer dans tous les sens ! Ne reste plus qu’à attacher nos ceintures. Un autre mauvais roman, une autre mauvaise histoire qui continue.
Je crois que j’ai bien fait de ne pas voter. Il y a de ces signes…les soldats tunisiens du califat continuent d’affluer au pays et les colis du président Erdogan à son ami et admirateur Rached Ghannouchi se succèdent à un rythme allant crescendo, comme pour remercier le cheikh pour sa fidélité.
N’est pas Recep Tayyip Erdogan qui veut : après avoir relayé vers la Syrie des milliers de djihadistes tunisiens en les orientant vers les zones de combat, voilà le président turc qui renvoie l’ascenseur à son protégé via l’aéroport d’Enfidha, tout un symbole. Mais aussi une aubaine pour tous les radicalisés du pays. Qu’a-t-on préparé à Tunis pour recevoir de tels colis?