Les récentes déclarations du président de la République Kaïs Saïed ne passent pas inaperçues, après le fameux dimanche noir qu’a connu la Tunisie hier via la mort de 26 personnes et 18 blessés.
Khawla Ben Aïcha, dirigeante du parti Machrou3 Tounes revient sur les propos de Kaïs Saïed, selon lesquels il met l’accent « sur la facilitation de l’accès de la drogue contrairement à la mise en place des dispositifs médicaux bien souvent freinés par les douaniers ».
Elle souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com « C’est une déclaration en deçà de ce qu’on peut attendre d’un président de la République ... Il s’est contenté de faire un constat, une description de l’état de nos infrastructures, de notre administration , de notre législation et notre bureaucratie que tout le monde, que n’importe quel citoyen lambda connait et dénonce depuis des années … »
Khawla Ben Aïcha: J’attends qu’il use justement de ses prérogatives
Selon elle, dans de telles circonstances et devant un tel drame, elle attendait plus du chef de l’Etat. Au delà de présenter ses condoléances aux familles et d’exprimer sa tristesse et son indignation .. Et d’ajouter: « J’attends qu’il use justement de ses prérogatives. A savoir, présider un conseil des ministres urgent pour délimiter les manquements, d’une part. D’autre part, il y a quand même une continuité de l’Etat et des recommandations.
Il est à rappeler qu’un conseil présidentiel peut être appliqué avec la présence des différents acteurs de ce prochain gouvernement. De ce fait, il pourra ainsi annoncer par exemple sa première initiative législative qu’il compte présenter – puisqu’il en a la prérogative ».
Il viserait, d’après elle, justement à pallier aux lois et procédures obsolètes qu’il a dénoncé.
Mme Ben Aïcha souligne: « Il est censé également savoir que l’assemblée depuis des années ne fait que voter en urgence les lois présentées par le gouvernement. Et que c’est en partie à cause de ce dernier que certaines législations n’ont pas été revues. Puisque les initiatives parlementaires sont reléguées au second plan ».
Sur la question des prérogatives présidentielles, Khawla Ben Aïcha estime qu’il aurait dû décréter un deuil national. Car à l’heure actuelle nous sommes justement au deuil, à la solidarité, à l’humanité et au recueillement ..
Elle conclut: « Il est temps que le président se rende compte qu’il n’est plus en campagne. Que l’heure n’est plus aux discours, au serre main et aux câlins, mais à l’action ».