Peut-on parler d’un nouveau retour du parti Nidaa Tounes après les élections législatives perdues de 2019? Tout le monde a connaissance de l’instabilité du parti et de ses dissensions. Et ce, depuis les démissions successives qu’il a connues de 2015 à ce jour.
En effet, tout commençait par le conflit larvé puis ouvert opposant les deux pôles de Nidaa Tounes. A savoir, le secrétaire général Mohsen Marzouk et le fils du feu Béji Caïd Essebsi. Lequel était durant cette période le vice-président du parti. Un conflit qui a plus que duré, suivi de ceux avec Saïd Aïdi, Lazhar Akremi, et bien d’autres…
Aujourd’hui, tout le monde est parti et il ne reste plus personne. Si ce n’est un député à l’ARP. Les anciens nidéistes de cette époque ont chacun créé leur propre parti. A savoir : Machrou3 Tounes, Beni Watani, Al Amal et enfin Tahya Tounes.
Mais, voilà qu’à son tour, Hafedh Caïd Essebsi annonce dans un post sur les réseaux sociaux un retour prochain de Nidaa Tounes.
D’ailleurs, il souligne: « Dans les semaines à venir, il y aura la création d’un Comité supérieur chargé de préparer une conférence. Elle aura pour thème « L’union du parti ». Et ce, avec les dirigeants qui ont contribué à la création du parti. Selon lui, la conférence se focalisera sur la synthèse de l’action menée; mais également sur les leçons à tirer des erreurs du passé. L’objectif selon lui est de mettre en avant le projet national moderne, en l’honneur de l’âme du défunt fondateur et dirigeant Béji Caïd Essebsi.
Aujourd’hui, les Tunisiens ne voient plus d’un bon œil la présence des partis. Car ils ne leur font plus confiance. C’est ce qui ressort à maintes reprises dans les sondages…
Alors, pour rétablir la confiance, il est du devoir de cette famille qui se dit progressiste et centriste de tirer les leçons du passé. Reste la question déterminante du moment : le parti saura-t-il faire une auto-critique en règle ? Ce qui est sûr, c’est qu’à l’heure actuelle, aucun ne s’est dit qu’il est fautif, mais pointe plutôt du doigt les autres, en se renvoyant les responsabilités de l’échec.
Autrement dit, cette famille pourra-t-elle se reconstituer, en laissant de côté les ego surdimensionnés ? Et autour de qui ? Probablement pas, tant qu’ils n’ont pas compris que le salut du pays est de placer l’intérêt du pays avant les leurs. D’ailleurs, ils devraient pour cela se souvenir des mots de feu l’ancien Béji Caïd Essebsi: « La patrie avant les partis ».
Car, comment trouver un consensus autour d’une feuille de route ? Et comment préserver l’identité de cette famille qui est basée sur la diversité d’horizons ? C’est plutôt une mission impossible. Un temps avec l’appel à l’unité puis à la division, on ne sait plus réellement sur quel pied danser.
En outre, il devient difficile deux mois à peine après les résultats des élections 2019 de savoir si les comportements de quelques dirigeants changeraient. Et s’ils se penchent sérieusement sur l’intérêt de servir les Tunisiens…
Vont-ils baisser le chômage ? Trouver des solutions aux problèmes socio-économiques ? Réduire le taux d’endettement ?
Quand on voit la conjoncture internationale, la politique étrangère, ce qui se passe en Libye, le lobby de l’islam politique qui refait surface. On ne peut que se poser des questions. Résultat : la volatilité sur les plans politique, géo-stratégique, renvoie à une politique plus théorique.
Au final, autant de questions auxquelles les acteurs politiques devraient répondre.
Peut-on faire revenir un mort à la vie?