Un workshop sur le thème « article de chaussures : risques sanitaires éventuels sur le consommateur » a été organisé vendredi, au Parc des expositions du Kram. Et ce en marge du salon « Made In Tunisia Made For Fashion » qui se tient du 4 au 6 décembre 2019.
A cette occasion, des représentants du Ministère de la Santé ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques des substances dangereuses. Celles-ci peuvent être contenues dans les chaussures issues de la friperie et du marché parallèle.
Souhir Ladhari, une responsable de l’Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (ANCSEP), a souligné les effets indésirables et même nocifs des substances chimiques prélevées dans les chaussures de la friperie.
Et d’ajouter que la chaîne de fabrication des chaussures implique l’utilisation de plusieurs substances chimiques. Elle pourrait constituer des facteurs des risques pour la santé humaine et l’environnement.
Substances toxiques
En outre, Ladhari a rappelé les principaux résultats d’une enquête exploratoire sur la présence des substances toxiques dans les vêtements et les chaussures. Cette enquête réalisée en 2013, sur le marché du Grand Tunis, a montré qu’il est nécessaire de mettre en place un texte réglementaire national.
Son objectif consiste à fixer les limites des substances toxiques et CMR dans les articles de textile et les chaussures pour la prévention des risques sanitaires et environnementaux. Et ce pour être en conformité avec les réglementations internationales. Notons que des substances toxiques ont des effets cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction.
Pour rappel, le Ministère du Commerce a commandé cette étude pour l’identification des produits toxiques dans les vêtements et les chaussures neufs mis sur le marché (organisé et parallèle) au niveau du Grand Tunis. L’objectif consistait aussi d’évaluer les risques liés à la présence des toxiques dans les chaussures.
En effet, l’étude a recommandé de fixer une liste négative des substances toxiques pouvant être présentes dans les textiles et chaussures. La même étude a recommandé de revoir les textes relatifs au contrôle technique à l’importation des textiles et des chaussures. Et ce pour inclure l’analyse obligatoire des substances toxiques dans ces articles.
Que prévoit la loi ?
De son côté, la pharmacienne principale au Ministère de la Santé, Ines Dakhli a appelé le citoyen tunisien à accorder plus d’importance aux risques sanitaires. Et ce lors de l’achat d’une chaussure vendue sur le marché illégal et la friperie.
Elle a également noté le risque pour l’environnement que constituent les chaussures de fripe. Elle a rappelé l’article 11 (nouveau) de décret n°2005-2038 du 18 juillet 2005 relatif aux modalités d’importation, de transformation et de distribution de la friperie.
En effet, cet article stipule que les chaussures, les espadrilles, les jouets, les sacs à main importés accidentellement dans les lots de la friperie sont considérés comme déchets. Ils doivent être réexportés ou détruits et ne peuvent être proposés à la consommation.
E.M avec TAP