« Crise économique et rôle de l’Etat », tel est le thème du deuxième panel des JES 2019 organisées par l’IACE. Lors duquel l’accent a été mis sur les leviers à actionner. Et ce, pour passer à un Etat stratège, réactif et agile.
Lors de ce panel des JES 2019, Férid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale (BM) a annoncé que « l’Etat doit être un Etat régulateur qui permet à tous les acteurs économiques d’avoir la possibilité de s’engager sur les marchés ».
Et d’estimer qu’ « il est vrai que les Etats de la région MENA font leur travail. Mais, il y a une dose importante de contestabilité dans 90% de ces économies. Parce qu’il y a un phénomène d’accaparement et il n’y a pas suffisamment d’espace offert notamment aux jeunes. Ainsi qu’à ceux qui ont la possibilité de créer, d’avoir de nouvelles idées et de nouvelles manières de faire les choses. De ce fait, il y a de larges segments du marché dans l’économie tunisienne qui sont sclérosés ».
Dans ce sens, prenant l’exemple du Maroc, notre interlocuteur a déclaré que ce pays a investit énormément dans l’infrastructure. C’est ce qu’il croit être la plateforme à attirer plus d’investissement et plus de dynamique économique. Mais en réalité, le Maroc n’est pas, selon lui, en train de croître comme il devrait. Une croissance de 2,7% en 2018 et des estimations de 3,2% en 2019.
« Tel est le cas pour la Tunisie d’avant la révolution. Il y avait beaucoup d’activités mais une croissance qui est relativement en deçà des potentialités. En fait, il y a trop de mainmise, notamment quand on regarde aujourd’hui la manière dont les banques interagissent avec ceux qui souhaitent entrer sur les marchés. Il y a effectivement un problème qui se pose et quelque choses à faire ».
Face à cette situation, le responsable de la BM a appelé l’Etat et toutes les entités du tissu économique à faire preuve de plus de flexibilité. Il est extrêmement important de donner plus d’oxygène dans ce tissu économique pour la sortie de crise.
« Aujourd’hui, le point clé est la contestabilité des marchés. Cette contestabilité ne pourrait être assurée que par un Etat qui réglemente et par la justice. Il faut être effectivement opérationnel et crédible. C’est cette dynamique-là qu’il faut absolument créer en Tunisie de manière à redémarrer la croissance », conclut-il.