L’annonce est faite. Le Courant démocrate ne fera pas partie du gouvernement. Tel est l’objet de la conférence de presse du parti en ce vendredi 6 décembre.
Mohamed Abbou, secrétaire général du parti, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que pour faire partie du gouvernement, il exige un chef de gouvernement indépendant, sans appartenance à un parti politique, une feuille de route signée par tous les partis politiques et qui sera présentée à l’opinion publique.
Tout comme il met l’accent sur l’importance que les ministres régaliens soient des indépendants de tous les partis politiques. Selon lui, il s’agit de l’une des principales conditions sine qua non posées par ce dernier.
Dans ce contexte, il précise: “ Nous n’accepterons pas de faire partie d’un gouvernement formé de partis politiques corrompus ”.
Et de poursuivre: “ Je pense que dans les prochaines années, le Courant démocrate sera une opposition forte. D’ailleurs, il ne sera pas le seul, plusieurs partis qui sont dans la même optique, suivront. Aujourd’hui, nous nous trouverons dans l’obligation de militer afin que la Tunisie soit un Etat de droit. Tout comme nous devons nous opposer aux partis politiques corrompus dont leur unique objectif est celui de servir leurs propres intérêts ».
Evoquant la question de savoir si son parti allait voter pour le prochain gouvernement ? A cette interrogation: “ Je peux vous l’assurer que nous ne voterons pas pour ce gouvernement”.
Il ajoute: » Notre défiance vient de la certitude que nous avons que le mouvement Ennahdha ne veut en aucun cas la mise en place d’un Etat de droit ».
Il rappelle dans ce contexte qu’un Etat de droit est un acquis pour les Tunisiens.
De ce fait, il poursuit: « Si on ne l’a pas encore c’est aussi notre faute à nous car nous n’avons pas assez milité. Il est temps de nos jours d’en finir avec la corruption politique qui est la cause de tous les maux. »
Mohamed Abbou: « Nous avons intérêt à voter le PLF 2020″
En outre, pour ce qui est du PLF 2020, M. Abbou souligne: « Nous avons intérêt à le voter. Ne serait-ce que pour ne pas aggraver davantage le marasme dans lequel se débat le pays. Même si je pense que les gouvernements qui se sont succédé ne font que des lois qui détruisent le futur de la Tunisie. Mais à l’heure actuelle, nous avons besoin de stabilité ».
Même constat pour Hichem Ajbouni, membre du bureau politique du Courant démocrate, et député du parti à l’ARP qui, selon lui, il voit ce PLF comme un pur exercice comptable.
Il conclut: “A mon avis, ce PLF n’apportera rien de nouveau. D’ailleurs, le mode opératoire n’a pas non plus changé. Aucune mesure fiscale n’a été prévue pour booster la croissance. Le plus grave est qu’il n’y a aucune mention des réformes qui répondent aux attentes des Tunisiens » .