La jeune lycéenne de 15 ans, Ela ben Saad présente aux journées de l’entreprise de l’IACE a fait un discours qui a époustouflé l’auditoire. La 34ème édition des « Journées de l’entreprise » avait pour thème « L’entreprise et le nouveau rôle de l’état » et s’est tenue le 6 et 7 décembre à Sousse.
Ela Ben saad, élève au lycée pilote de Kairouan et membre des équipes nationales de mathématiques et de programmation a appelé les autorités en place à penser le système éducatif différemment en y intégrant la programmation dès le plus jeune âge.
Ela Ben saad se demande surtout pourquoi en tant que jeune tunisienne elle n’a pas le droit de rêver et de suivre ses passions. Elle dénonce un système éducatif obsolète qui étrangle l’écolier tunisien par un calendrier chargé. En effet, « dès le premier jour d’école un étau s’installe autour du cou du jeune écolier qui passe son temps à assimiler des cours dépassés lui enlevant toute initiative et réflexion ». Ses passions , ses rêves il doit les mettre à la trappe. Les activités para scolaires , plus le temps! Car après l’école , il y a l’école. Les cours particuliers l’attendent.
« Notre système éducatif ne donne pas l’opportunité à l’élève de réfléchir ni de rêver. Si comme système éducatif vous n’êtes pas capables de me fournir les moyens d’atteindre l’avenir que je veux. Donnez moi au moins le temps d’étudier et de me construire. hak, programmation, robotique, tout est disponible sur internet! »
Aujourd’hui , Ela Ben Saad se sent la porte parole des élèves sur les bancs de l’école qui seront dans quelques années les futurs dirigeants de demain. Le monde change, la révolution est technologique. A l’ère du numérique, l’enseignement tunisien est inadapté.
C’est un cri d’alarme que lance Ela: « Réveillez-vous. Il faut changer. Nous n’avons plus le temps. La réforme du système éducatif est une priorité! Quand est ce que vous allez nous enseigner à coder et à fabriquer des robots et des applications. Dois je atteindre mes 17 ans pour commencer à entendre parler de programmation ?
Quand dans d’autres pays, des enfants de 10 ans savent déjà coder. Eux sont conscients que l’ignorance aujourd’hui c’est de ne pas savoir coder!
Ela Ben Saad: « donnez la parole aux jeunes ! »
Ensuite, affrontant la salle et se tournant vers Youssef Chahed avec courage, elle dénonce une société qui ne responsabilise pas le futur adulte: « Je me tourne vers les décideurs politiques. Les jeunes tunisiens sont la force de notre pays, bien orientés ils feront la fortune de la Tunisie. Let youth have a say ! »
Elle se demande pourquoi la jeunesse tunisienne ignore ce que c’est le management et l’entrepreneuriat. Pourquoi le jeune tunisien a peur du risque pour créer une entreprise.
« C’est parce qu’il a vécu dans une société qui a peur du changement. Qui lui donne peur de franchir les obstacles et escalader les murs! Tant de pourquoi et de comment qui le découragent. »
De plus, Ela Ben Saad se demande pourquoi en Tunisie elle doit atteindre ses dix-huit ans pour pouvoir créer sa start-up alors qu’ailleurs des enfants perçoivent des milliards de leurs idées à son âge. De plus,l’absence de Paypal en Tunisie ne lui permet pas de recevoir des fonds de l’étranger.
En outre, elle dénonce l’échec des gouvernements post révolution à relever l’économie nationale. S’aidant de de la citation d’Einstein, elle s’étonne de voir les dirigeants espérer de réussir en appliquant les mêmes remèdes qui ont déjà failli auparavant.
Enfin, du haut de ses 15 ans, Ela Ben Saad donne une leçon aux politiques et dirigeants en place recueillant au passage des applaudissements de la salle en émoi.