Le budget de l’Etat et la Loi de Finances conditionnent pour beaucoup la vie de toute la nation et, en grande partie, celui du porte-monnaie du Tunisien. Mais, en cette année 2019, le gouvernement a décidé d’en faire un véritable ratage.
Certes, le budget et la Loi de Finances ont été votés. Et dans les délais. De quoi évidemment satisfaire le gouvernement de Youssef Chahed. Qui aura respecté, comme il ne cesse de le dire, ses engagements à la tête de l’exécutif.
Mais, de quelle manière cela s’est-il fait ? « Le style c’est l’homme » disait l’écrivain français Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788). Or, le style du gouvernement Chahed dans la gestion des votes du budget et de la LF n’a pas à la hauteur de l’Etat tunisien et du bâti souhaité par la Révolution qui n’a de cesse du reste de critiquer l’ancien régime.
Et il est à se demander, à ce propos, si la gestion du budget et de la LF au niveau de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) n’a pas été un véritable ratage pour ne pas dire qu’il a été un bâclage.
Un bâclage qui a concerné sans doute l’événement parlementaire le plus important de l’année. Un événement qui conditionne, de surcroît, la vie de toute la nation et, en grande partie, celui du porte-monnaie du Tunisien. Avec son cocktail de taxes, de redevances et d’impôts en tout genre, le budget et la LF sont synonymes, pourquoi le nier, dans l’imaginaire du Tunisiens de nouveaux tributs.
Or, à quoi avons-nous assisté à l’occasion de la discussion budgétaire et celle de LF en cette fin d’année 2019 ? L’image qui restera sans doute dans la mémoire de quasi tout le monde c’est celle d’un ministre des Finances livré quasiment à lui-même.
Certes, le ministère des Finances est la cheville ouvrière du budget et de la LF. Mais, ne fallait-il pas que tous les ministres, et chacun pour ce qui le concerne, viennent défendre leur budget.
Qu’est-ce que les Tunisiens ont retenu de la discussion budgétaire ?
Cela a été du moins ainsi depuis que la République est ce qu’elle est. Le ministre des Finances connaît-il tous les détails des projets et des financements proposés afin de les mener à bien ? Pourquoi cela a été dans le passé toujours le cas pour cet exercice démocratique et pas cette fois ?
Et pourquoi a-t-on décidé de ne pas présenter une Déclaration générale du gouvernement. Comme cela a été encore une fois toujours le cas ! Quid, dans ce même ordre d’idées, de l’absence du chef du gouvernement qui devait être de cette joute parlementaire ?
On pourra toujours nous dire que le gouvernement Chahed est un gouvernement qui n’en est pas, pour ainsi dire, un. Il est là pour expédier les affaires courantes. Avec, en plus, nombre de ministres par intérim.
Mais cela peut-il interdire de présenter un budget et une LF comme il se doit ? Dans les règles de l’art ? Cela y va de l’autorité de l’Etat et du respect des formes, essentiels dans toute démocratie.
Il est, enfin, à se demander ce que les Tunisiens ont bien retenu de la discussion du budget de l’Etat et de la LDF ? Sans doute la querelle entre le Parti Destourien Libre (PDL) et ses adversaires d’Ennahdha et leurs alliés !
Gageons que si quelqu’un venait à poser la question à un échantillon représentatif de la population, il ne trouverait pas une autre réponse que celle-ci !