La directrice de l’Observatoire National de l’Education au ministère de l’Éducation, Leila Ben Sassi annonce officiellement de nouvelles mesures. Ainsi, « des éducateurs bénévoles seront formés à l’enseignement de la santé sexuelle. Et ce, selon des normes scientifiques, en tant que matière scolaire dans 13 gouvernorats. En préparation de son enseignement au cours de l’année scolaire 2020-2021 ».
Ainsi, Ben Sassi indique que les travaux sur ce projet débutaient en 2017. Cette précision intervient lors de l’annonce officielle de la mise en œuvre du projet d’intégration de l’éducation à la santé sexuelle dans les programmes éducatifs. Ce projet est le fruit d’une approche participative et de référence. La menaient: un groupe d’experts des ministères de l’Education, de la Femme, de la famille, des enfants et des seniors; de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT); et de certaines composantes de la société civile.
En effet, « ce projet aspire à enseigner la santé sexuelle à partir de l’âge de huit ans et jusqu’à 18 ans. Et ce, en se basant sur une méthode d’éducation positive. Elle se focalise sur les principes d’égalité, de responsabilité et de respect de l’autre« , ajoute-t-elle.
Par ailleurs, elle souligne que le projet aspire également à assurer aux enfants et aux adolescents dans les établissements éducatifs, une formation et une éducation intégrale à la santé sexuelle. Et d’ajouter qu’il s’agit aussi de leur inculquer les éléments contribuant à garantir leur sécurité psychologique et sanitaire. Mais aussi, le respect du corps, un comportement sexuel adéquat. Une meilleure prévention contre les maladies sexuellement transmissibles et contre la violence.
Pour sa part, le ministre de l’Education et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique par intérim, Hatem Ben Salem met en exergue la recrudescence du phénomène de harcèlement sexuel sur les enfants. « C’est le principal motif qui sous-tend la décision d’intégrer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires. C’est une décision prise en concertation avec un nombre d’experts du ministère de l’Education, de la société civile et des organisations internationales », fait-il savoir.
Un défi civilisationnel
Ben Salem a ajouté que cette décision constitue « un défi civilisationnel ». Elle vise à protéger les enfants contre les dangers qui les menacent ». Et d’ajouter « qu’il est du devoir de l’Etat d’immuniser les élèves contre ces dangers. Et ce, à travers des méthodes pédagogiques, dans le cadre d’une approche progressive et loin des tractations politiques et idéologiques ».
Le ministre souligne que l’éducation à la santé sexuelle ne s’effectuera pas d’une manière isolée. Mais que son enseignement s’effectuera d’une manière intégrée, à travers d’autres matières scolaires.
De son côté, le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme, Abdelbasset Ben Hassan, souligne l’importance de l’enseignement de cette matière. Ceci permettra selon lui, de « familiariser les élèves avec les concepts d’inclusion, d’égalité. Et contribuera à renforcer leur connaissance des caractéristiques du corps humain et à préserver sa dignité ».
Notons que les résultats d’une étude a démontré que 18,5% des adolescents n’ont pas connaissance des méthodes de contraception. Seulement 15% ont connaissance des méthodes de protection contre le virus du Sida. 3,3% parmi eux sont victimes d’agressions sexuelles.
Avec TAP