Sans crier gare, les agents de la Transtu ont observé une grève. Et ce, tout le long de la journée du 27 décembre. Arrivés aux négociations, les agents de la Transtu reprennent le travail à partir d’aujourd’hui.
Rappelons que l’objectif de cette grève est celui du non-versement de la prime du rendement.
Dans une déclaration sur les ondes de Mosaïque fm, le Président-Directeur Général de la Transtu, Anis Mallouchi, a fait savoir que les moyens de transport en commun reprendront leur activité à partir de samedi. Il mentionne également que les prismes de fin d’années seront versées lundi. Ainsi que leurs salaires mardi.
Cela dit, la question qui se pose: comment expliquer la crise du transport public dans le Grand Tunis ?
Comment expliquer la crise du transport public dans le Grand Tunis ?
De son côté, Slim Tlatli, ancien Ministre (de la Formation Professionnelle puis du Tourisme) a dressé un état des lieux de la situation. Il déclare comme suit: « Entre 2003 et 2019, la TRANSTU a vu ses tarifs augmenter de 6 %. Tandis que ses charges (personnel, carburant, acquisition de bus et de pièces de rechange) ont été multipliées par 3. Voire par 4 ».
Et de poursuivre: « De la sorte, entre 2016 et 2018, le déficit annuel de la TRANSTU a dépassé les 150 MD, et, à fin 2018, ses dettes cumulées ont atteint 800 millions de dinars (800 MD). Sa situation financière était devenue telle, toujours en 2018, que le cumul de son chiffre d’affaires (53 MD) et de la compensation budgétaire de l’Etat (136 MD) ne parvenaient à couvrir que moins de 80 % de ses seuls frais de personnel (236 MD). Le sureffectif ainsi que la baisse continue de la productivité étaient tels que le nombre d’agents affectés par bus a atteint 6,8 en 2018. Contre 4,7 en 2010. »
Revenant sur le nombre de bus. Il estime, en outre, que le nombre était de 966 bus en circulation en 2010. Le nombre est tombé à 700 en 2018.
Et de conclure : « Le taux de disponibilité du matériel roulant du métro est inférieur à 60%. L’âge moyen du matériel dépasse les 30 ans. Quant à ceux des trains de TGM, ils datent de 1978. Ils sont dans un état médiocre. La TRANSTU n’a plus les moyens de développer son parc ni de le rénover, voire de le réparer. Du fait qu’elle est en quasi cessation de paiement. Et ce, vis-à-vis de ses fournisseurs historiques qui n’acceptent plus de répondre à ses appels d’offres ».