L’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) a transféré à la Justice quelque 205 dossiers de corruption présumée en 2018. 85 d’entre eux sont liés aux contrats de concession et de mauvaise gestion dans certains ministères. C’est ce qu’indiquait samedi le président de l’Instance Chawki Tabib.
A cet égard, il s’exprimait, à Tunis, lors d’un point de presse sur le rapport d’activité de l’Instance au titre de 2018. M. Tabib cite en exemple 18 dossiers de corruption présumée concernant le ministère de la Défense nationale. De même que 67 autres concernant: le ministère des Affaires étrangères; le ministère du Transport; le ministère du Développement et de l’investissement; et le ministère de la Jeunesse et des Sports.
Cependant, M. Tabib fait état d’une baisse notable du nombre des dossiers de corruption soumis à la Justice en 2018; et ce, par rapport à 2017.
Puisque, « quelque 85 dossiers de corruption constatés dans les départements ministériels ont été transférés à la justice en 2018; contre 386 en 2017 », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le président de l’Instance dénonce le « manque de rigueur » dans le traitement des dossiers de corruption présumée. Tout en faisant remarquer que l’INLUCC était contrainte de les transférer à la Justice.
De ce fait, le rapport d’activité de l’Instance au titre de 2018 a été soumis aux trois présidences.
Car, le Parlement adoptait, en février 2017, une loi anticorruption. Elle devrait permettre de faciliter la dénonciation de ce fléau tout en protégeant les lanceurs d’alerte.
L’INLUCC publie son rapport pour l’année 2018
Ainsi, l’Instance nationale de lutte contre la corruption a publié, samedi, son rapport annuel pour l’année 2018. Il comporte des données statistiques sur le signalement d’actes de corruption dans les différents secteurs. De même que le programme d’action de l’INLUCC pour prévenir ce fléau.
D’ailleurs, le président de l’instance, Chawki Tabib, a présenté le rapport, samedi, au cours d’une conférence de presse.
Celui-ci fait état de 8150 signalements pour l’année 2018, dont 32,9% concernent les ministères. Le département de l’Intérieur arrive en tête des signalements enregistrés avec 516 dossiers (6,33%), suivi par le ministère de l’Agriculture avec 509 dossiers et le ministère des Domaines de l’Etat (488 dossiers et un taux de 5,99%).
En outre, Chawki Tabib précise que les gouvernorats du Grand Tunis, Sfax, Nabeul, Kasserine, Sousse, Sidi Bouzid et Kairouan se classent au premier rang de par le nombre des lanceurs d’alerte.
Selon le rapport, 167 demandes de protection particulière ont été présentées par des lanceurs d’alerte. Parmi elles, 36 ont été approuvées et 31 rejetées. Seize autres ont été transférées à la justice.
De plus, le rapport comporte 132 recommandations, dont principalement l’impératif d’activer le Conseil supérieur de lutte contre la corruption et le recouvrement des avoirs et biens de l’Etat. Il s’agit, aussi, de hâter la publication des décrets d’application relatifs aux textes de lois en rapport avec la lutte contre la corruption et le renforcement des mécanismes de protection des lanceurs d’alerte.
Enfin, le rapport comprend, également, des recommandations. Elles touchent principalement les secteurs de l’énergie et des mines, la sécurité, les douanes, la santé, les caisses sociales, le transport, l’agriculture, l’éducation etc…
Ce rapport de dix chapitres avait été remis, fin novembre dernier, au président de la République, Kaïs Saïed.
Avec TAP