Que faut-il penser de l’équipe du gouvernement Habib Jemli ? Mais la grande question peut-on parler d’un gouvernement de compétences ? Ahlem Hachicha Chaker, analyste politique, dresse un état des lieux dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Ahlem Hachicha Chaker souligne à cet effet : » Depuis l’annonce du gouvernement, le goût n’y est pas, ou n’y est plus. Des législatives tenues le 6 octobre 2019. Un gouvernement annoncé le 2 janvier 2020. 3 mois de déclarations, contre-déclarations, d’alliances faites et défaites, de défilés et de thés, de marchandages. Pour enfin avoir une liste de la composition gouvernementale « fuitée » vulgairement sur les réseaux sociaux. Comment dire ? Ça ne fait pas sérieux tout ça. »
Et de poursuivre: « De fait, il est clair que plusieurs membres de ce gouvernement sont loin d’être indépendants. Notamment les deux partis politiques Ennahdha et 9alb Tounes, dont ils sont notoirement membres. Et déclarés ou pas. Ennahdha avait déclaré haut et fort refuser catégoriquement de s’allier au parti de Nabil Karoui, qui lui-même avait juré ses grands dieux être un rempart contre le parti islamiste ».
Elle conclut: » Ennahdha et 9alb Tounes ne sont pas alliés. C’est Habib Jemli qui est allié à Ennahdha et à 9alb Tounes. Un tour de passe-passe comme nos politiques en ont le secret. Voit-on des sommités dans ce gouvernement ? Il a bien une poignée de personnes de valeurs. Mais que pourront-elles faire au sein d’un gouvernement qui ne part pas du bon pied ? Les Tunisiens attendent beaucoup aujourd’hui. La Tunisie aussi. Mais pas forcément de cette équipe ».
Rappelons que le taux de participation des femmes comme il était convenu devra être 40%. Alors que la réalité est tout autre. Si on fait le calcul, cela ne dépasse même pas 23%.