Lotfi Mraïhi, président de l’Union Populaire Républicaine, revient sur l’évolution de la révolution en Tunisie, neuf ans après. Et ce, lors d’un colloque organisé par le Centre d’Etudes Stratégiques et Diplomatiques.
Selon Lotfi Mraïhi, la question que tout le monde se pose est : s’il y a eu une vraie révolution ? Il précise dans ce contexte : « Qui dit révolution, dit pouvoir, dit relance économique ». La question qui devait être posée est que la révolution ne devrait pas être une révolution économique. Si c’était le cas, on aurait gagné dans le cas contraire, on n’en a rien fait. On se demande si, en effet, le Tunisien décide de son propre sort ou bien, s’il se trouve, une fois encore, dans une pièce de théâtre appelée soit-disant « Démocratie ».
Évoquant le processus que la Tunisie a connu depuis neuf ans, le pays est passé d’un régime dictatorial à un régime démocratique. Mais ce qu’il reproche lors de son allocution, c’est que le pouvoir politique n’est pas entre les mains du peuple.
Il ajoute : « A ce jour, nous n’avons pas mis les bons mécanismes pour que le peuple prenne son destin en main ».
D’ailleurs, il fait savoir que la Tunisie, d’aujourd’hui, ne dispose pas d’une démocratie au vrai sens du terme, elle se limite seulement au jour des élections. Autrement dit, elle ne se pratique pas.
Il ajoute : « Si on dresse un état des lieux de la situation en général, on observe qu’il y a eu une ingérence interne et étrangère ».
Il conclut : « Le système au final n’a pas changé. Ben Ali n’est pas une personne, mais tout un système. Du coup, il n’y a pas eu de révolution. Ce qui se passe en ce moment, c’est que la classe politique n’a pas le sens de la souveraineté. Finalement, nous avons un État qui a perdu sa souveraineté, son pouvoir ainsi que sa décision ! ».