Les résultats du Baromètre de la conjoncture économique, réalisé par la CTFCI, ont fait ressortir que 48,7% des entreprises auraient amélioré leur chiffre d’affaires en 2019.
En effet, Foued Lakhoua, Président de la CTFCI, a précisé que selon ce Baromètre, 51,9% des dirigeants sondés ont entrepris de nouveaux investissements dans le courant l’année précédente.
Néanmoins, la même source a démontré la persistance de trois contraintes majeures à la relance de l’investissement. A savoir les procédures administratives, l’absence de visibilité politique et la détérioration du climat des affaires au renforcement de la compétitivité des entreprises en Tunisie.
Par ailleurs, 75% des dirigeants interrogés se plaignent de la non-application de la loi transversale sur l’investissement. Les infrastructures maritimes sont jugées défaillantes par 66,4% des entreprises.
En outre, 41,7% perçoivent que la fiscalité est pénalisante; et 40% sont préoccupés par l’instabilité politique.
Procédures administratives
De son côté, Nejib Ouerghi, directeur de la communication à la CTFCI, a affirmé que l’enquête a dévoilé que quel que soit le secteur, les procédures administratives représentent la contrainte la plus sévère au développement des entreprises. Environ 5 dirigeants sur 10 pensent que les procédures administratives demeurent complexes, longues et peu transparentes.
Ce sentiment concerne particulièrement trois institutions. A savoir la douane, l’administration fiscale et la BCT. Et ce, avec des taux d’insatisfaction respectivement de 35,3%, 41,7% et 24,4%.
Qualité des infrastructures
En termes d’infrastructures, hormis la distribution électrique, les réseaux téléphoniques, Internet et d’assainissement, les réseaux routiers, aérien et portuaire sont perçus soit défaillants soit d’une qualité approximative.
D’ailleurs, 91,6% des dirigeants sont satisfaits du réseau téléphonique et une proportion presque analogue, soit 85% le sont même pour la distribution électrique, l’eau et l’assainissement sont crédités d’un bon score avec un taux de satisfaction de 69%.
En revanche, les réseaux aérien, portuaire et routier représentent les infrastructures les moins performantes. 82,5% des dirigeants considèrent le réseau aérien moyen ou mauvais. Contre 85% qui sont peu ou non satisfaits du réseau routier. Et 65,4% sont insatisfaits du réseau portuaire.
CTFCI : coût des facteurs
Les facteurs qui sont à l’origine de l’érosion de la compétitivité sont l’énergie et le transport maritime et aérien. Par ailleurs, 51%, 57% et 60% des répondants perçoivent respectivement ces facteurs comme source de perte.
En revanche, les facteurs compétitifs sont la main-d’œuvre et les télécommunications. En fait, seuls 21% et 15% des dirigeants perçoivent respectivement ces facteurs comme coûteux.
Opportunités et risques
Pour les opportunités, 41,2% des dirigeants sondés considèrent l’Afrique comme un continent porteur de potentialités réelles. Une majorité considère aussi les infrastructures liées au numérique satisfaisantes.
Quant aux risques, les dirigeants ont mis l’accent sur :
- Lourdeur et manque de transparence des procédures administratives, notamment douanières et fiscales;
- Paysage politique fragmenté, risques accrus d’instabilité, avec une absence de visibilité et de perspectives;
- Détérioration de l’environnement des affaires par l’affaiblissement du rôle de l’Etat stratège.
CTFCI : indicateurs de performances
Au volet de l’évolution des indicateurs de performances des entreprises, 48,7% des dirigeants pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter en 2019 par rapport à 2018. Et 55,1% pensent qu’il va augmenter en 2020. Cette proportion a été de 58,5% en 2018.
Pour les investissements, 51,9% annoncent avoir entrepris de nouveaux investissements en 2019, 27,2% s’attendent à une stagnation de leurs investissements et 20,7% prévoient une baisse.
Pour 2020, on s’attend au même trend, avec 51,2% qui prévoient une hausse de leurs investissements.
En outre, 45,2% de ces dirigeants tablent sur une augmentation, 41,3% misent sur la stabilisation et 13,5% n’écartent pas une baisse de leurs effectifs.
Au final, et au sujet de l’introduction, à partir du 1er janvier 2020, de la notion de prix de transfert qui concerne les entreprises résidentes ou établies en Tunisie et ayant des liens de maison-mère filiale, un sentiment de doute, voire d’appréhension domine. 76,3% des interrogés considèrent les nouvelles dispositions introduites par la LF 2019 soit contraignantes soit ambiguës, 23,7% seulement y voient un facteur positif.
Hausse des investissements français en Tunisie de 16,6%
Du côté français, Pascal Allard, vice-président des CCEF, a annoncé que les sociétés françaises continuent de croire en la Tunisie. Et ce, notamment avec le regain de stabilité sécuritaire dans le pays.
A cet égard, il a précisé que les investissements des sociétés françaises implantées en Tunisie ont enregistré une hausse de 16,6%. Et ce, à fin juin 2019 par rapport à fin juin 2018, atteignant 1,250 milliard de dinars.
Il est à noter que l’échantillon des 155 dirigeants d’entreprises adhérents de la CTFCI est jugé représentatif du tissu économique tunisien. Il se compose de 59,4% des entreprises qui opèrent dans le secteur des services. Ainsi que 40% dans le secteur industriel et 0,6% dans le secteur agricole. 75,3% des entreprises sont situées dans le Grand Tunis, 11,7% au Nord-Est. Ainsi que 10,3% au centre (Sahel et Sfax) et 2,7% au Sud. Sachant que le baromètre est effectué du 14 octobre au 5 novembre 2019.