Le gouvernement passera-t-il ou non? Autant de questions où les tractations se jouent jusqu’à l’ultime minute. Que faut-il comprendre de ce qui se passe?
Mohsen Marzouk, président du parti Machrou3 Tounes, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que le gouvernement actuel comme il est présenté, est voué à l’échec.
Selon lui, une chose est sûre, c’est qu’il s’agit d’un gouvernement partisan. Il précise dans ce contexte: « La preuve, nous avons non seulement un échantillon de la Troïka, mais aussi un échantillon d’incompétents et de suspicion de corruption. A mon avis, il faut tout faire pour voter contre. Et c’est à Ennahdha d’endosser l’échec en tant que parti et non à Habib Jemli ». Et de poursuivre: » C’est à elle d’assumer sa responsabilité ».
Cela dit, même si certaines voix prédisent que le gouvernement Jemli ne verra pas le jour et optent pour un gouvernement du président, la question d’aujourd’hui reste quelle sera la prochaine étape?
Mohsen Marzouk: « Il n’y a pas un gouvernement du président »
A cette interrogation, Mohsen Marzouk souligne: « Ce n’est pas le gouvernement du président, il s’agit d’une expression hasardeuse. Il n’y a pas un gouvernement du président. Selon la Constitution, il a la possibilité de réunir une personnalité forte et indépendante non partisane. Et de toutes les manières, on verra si le président de la République regroupe tous les partis et propose trois responsabilités. Mais surtout, il faut proposer un gouvernement technocrate ».
Sur le volet de la question de la Libye, que tout le monde évoque, Mohsen Marzouk revient sur la visite d’Erdogan. Après cette visite, la position tunisienne est devenue plus au moins claire. Notamment en termes de clarification. Et tant mieux que la Tunisie maintienne sa position de neutralité et de s’opposer à toute ingérence etrangère.
Il ajoute: « Je salue le progrès en matière diplomatique. D’ailleurs, notre pays n’est pas et ne sera pas une plateforme d’une intervention militaire en Libye. Et nous sommes contre toute intervention étrangère en Libye. Mais cela n’empêche, notre pays a un rôle à jouer sur le plan diplomatique qui malheureusement demeure faible. En Tunisie, l’une de nos erreurs, au non de la légitimité internationale, est de ne pas essayer de discuter avec Hafter. Je ne comprends pas si la Français, les Italiens, les Russes sont mieux que nous pour discuter avec les deux parties.
Et de conclure: « Il faut que la Tunisie protège ses intérêts par rapport à ce qui s’est passé. Dans le temps de Béji Caïd Essebsi on n’en serait pas arrivé à cette situation. En connaissant l’homme, il était toujours pour le dialogue avec toutes les parties. Et avec ce qui se passe en Libye, il faut que notre action soit dynamique. »