Près de 88.2 % des Tunisiens font face, chaque fin de mois, à des difficultés financières. Et ce, pour subvenir aux besoins de leur foyer. C’est ce qu’indique Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil. Il s’exprimait lors d’une conférence, samedi à Tunis, sur le thème: « Sortir de la détresse sociale! Pauvreté, inégalités, précarité, redistribution: quelles politiques pour sortir de la crise sociale ? »
Ainsi, ces chiffres proviennent des résultats d’une enquête réalisée, en décembre dernier, par la fondation allemande KAS et Sigma Conseil. Elle porte sur les inégalités en Tunisie entre perceptions et réalités. Zargouni précise que 88.2% des Tunisiens estiment que la crise économique a un impact sur leur vie et celle de leurs proches.
En outre, l’enquête a couvert un échantillon de 1026 Tunisiens représentatifs. Elle révèle que 66.2% des sondés considèrent que leur situation économique actuelle est mauvaise. Et 54.8% des Tunisiens estiment que l’écart entre les classes sociales s’est creusé encore plus à cause de l’augmentation générale des prix.
D’après Zargouni, 55.7% des Tunisiens déclarent qu’ils sont endettés. Alors que 69.5% déclarent qu’ils n’arrivent pas à épargner à la fin du mois.
Selon lui, l’économie demeure reléguée au second plan en Tunisie. Contrairement à la politique qui occupe une place centrale. C’est pour cette raison que, a-t-il dit, le pays fait face à une crise économique. Il appelle, à cet égard, à la nécessité de mettre en place les mécanismes nécessaires afin de créer de la richesse.
Par ailleurs, pour l’ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hammouda, il est impératif de réfléchir à un nouveau schéma de développement; afin de sauver l’économie nationale. Tout en soulignant, que l’ancien n’est plus en mesure de créer de la richesse et de réaliser une croissance à même de résorber le chômage.
« Cela incombe à la classe politique de laisser de coté les conflits et les tiraillements. Afin de développer l’infrastructure économique et la rendre compétitive », a-t-il insisté.
De plus, lors de cette conférence organisée par « Econ4Tunisia », l’économiste Elyès Jouini, a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer un nouveau contrat social. De même que d’élargir la base des affiliés sociaux; afin de lutter contre les disparités régionales.
Avec TAP