L’année écoulée, l’intervention de l’Etat sur le marché des BTA/BTC était plus faible que prévue. Pour les BTA, le Trésor a demandé 1,5 milliard de dinars mais il n’a levé que 695 millions. Pour les BTC, il a collecté 436 millions. En tout, il a donc levé 1,131 milliard de dinars pour des prévisions de 2,350 milliards.
Quatre facteurs ont contribué à cette moindre dynamique par rapport à 2018, année durant laquelle l’Etat a mobilisé 2,732 milliards de dinars sur le marché interne.
Un comportement logique
Le premier est une meilleure recette pour l’Etat. Selon les chiffres de la Loi de Finances complémentaire 2019, les ressources propres seraient de l’ordre 33,009 milliards de dinars contre des estimations initiales de 30,719 milliards. Il y a eu certes, des dépenses supplémentaires, mais ces revenus excédentaires ont donné une bouffé d’oxygène au Trésor qui n’était pas obligé de mettre de la pression sur le marché de la dette.
Le deuxième est le montant des engagements de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers en 2019. Les remboursements effectués ont été de l’ordre de 1,444 milliard de dinars contre 3,561 milliards en 2018. Les opérations d’échange ont permis au Trésor de réduire significativement la sortie de cash et par conséquent ses besoins effectifs.
Le troisième est la baisse du refinancement accordé par la BCT aux banques dans le cadre de ces opérations. Contraints de respecter de nouvelles normes prudentielles, les établissements de crédits ont dû rationaliser leurs souscriptions aux titres de créances de l’Etat.
Le quatrième et dernier facteur est la volonté du Trésor de ne pas être à l’origine d’une hausse des taux. Il ne faut pas oublier que son intervention est déterminante pour les autres opérateurs économiques. Les levées de fonds ont été faites dans des limites permettant une certaine stabilisation des taux. Et c’est effectivement grâce à des adjudications contrôlées que le Taux Moyen Mensuel du Marché Monétaire a peu oscillé à la fin de l’année.
Et pour 2020?
Mais pour 2020, nous prévoyons une plus grande activité pour deux raisons.
La première est les montants prévus des remboursements qui s’élèvent à 3,076 milliards de dinars.
En fait, l’Etat a deux lignes essentielles à rembourser : la première est pour février 2020 pour plus de 725 millions de dinars. Et la seconde est pour le mois d’octobre pour 901 millions.
La seconde raison est une marge de manœuvre plus étroite que 2019 en termes de ressources. Bien que les recettes soient de 35,859 milliards de dinars, selon les chiffres de la Loi de Finances 2020, les dépenses de l’Etat vont également croître rapidement, à commencer par la masse salariale.
Nous ne savons pas si le Trésor compte recourir à une opération d’échange pour l’une des deux lignes de BTA. Dans ce cas, les décaissements seront prévus à la baisse et mettraient moins de pression sur le marché. D’ailleurs, nous pensons que cela reste l’une des raisons pour lesquelles la BCT n’a pas encore révisé son taux directeur. Dans tous les cas de figures, l’exercice est financièrement plus difficile par rapport à 2019.