L’Institut de traduction de Tunis a traduit « Notre femme dans la législation islamique et la société » du grand penseur et réformateur Tunisien, Tahar Haddad. Et ce, de l’Arabe au Français.
En effet, c’est la professeure Manoubia Ben Ghedhahem qui a assuré la traduction du livre. Le livre en question est un plaidoyer pour l’émancipation de la femme dans la société tunisienne. La professeure a estimé que cette traduction est nécessaire. Et ce pour faire, encore connaître, le penseur tunisien et son livre. Notons, également que ce livre a déjà été traduit en anglais auparavant.
Ecrit en 1930, cet ouvrage propose un programme de réforme innovateur et émancipateur quant à la situation des femmes. Il propose, entre autres, l’abolition de la polygamie et l’instauration de l’égalité en héritage entre les hommes et les femmes. Dans le même livre, il soutient que le voile n’a jamais été imposé par le Coran. Mais, il a fallu attendre le 13 août 1956 pour que le Premier Président de la République, Habib Bourguiba, abolisse la polygamie définitivement.
A cette époque, l’écrivain tunisien a subi notamment la diffamation et les attaques à son encontre. Et ce, à cause de ses idées innovatrices. Une année après la publication du livre, le théologien tunisien, Mohamed Salah Ben Mrad, stigmatise les idées de Tahar Haddad dans un livre très célèbre intitulé « Deuil sur la femme de Haddad ». En 1935, il est mort dans l’abandon et l’isolement total. Il a été enterré en cachette. Quelques personnes seulement ont assisté à son enterrement.
Outre son implication pour la défense de la femme, Tahar Haddad était l’un des précurseurs du syndicalisme en Tunisie. Dans son livre » Les Travailleurs Tunisiens et la naissance du mouvement syndical « , publié en 1927, le réformateur tunisien dissèque la situation de l’économie tunisienne dans les années 1920.
Il explique même les raisons de ses faiblesses par rapport à l’économie de la colonisation. D’ailleurs, dans cette perspective, il propose tout un programme pour l’amélioration des conditions des travailleurs tunisiens. En conclusion, ce livre analyse la situation économique de la société tunisienne dans les années 1920.