L’Union générale tunisienne du travail – UGTT fête aujourd’hui le 20 janvier 1946. Soit son 74ème anniversaire. Presque trois quarts de siècle d’engagements et de luttes acharnées pour l’indépendance. De même que pour la défense des droits socio-économiques des Tunisiens.
D’ailleurs, en ce jour, les syndicalistes peuvent se rappeler d’épisodes cruciaux de l’histoire de la centrale syndicale la plus représentative en Tunisie.
En effet, elle débute par sa fondation par le leader syndicaliste Farhat Hached. Il était conscient de l’importance de la création d’un organisme syndical qui défend les droits des travailleurs et qui lutte pour l’indépendance du pays. Puis, l’élection d’une femme à son bureau exécutif, Cherifa Messaadi en 1951, fut un fait marquant. Et ce, dans un contexte de fort conservatisme. D’ailleurs, il faudra attendre pour renouveler cette première 2017. Et ce, avec l’élection de Naïma Hammami, lors du 23ème congrès de l’UGTT.
Ensuite, ce fut ce jour noir pour la centrale syndicale. Puisque le 5 décembre 1952 près de Radès était assassiné Farhat Hached. L’UGTT voyait son premier secrétaire général périr par le biais de criminels.
Après l’indépendance, l’UGTT se retrouva en confrontation avec le régime du premier président de la République Habib Bourguiba.
Faut-il encore rappeler les événements sanglants du 26 janvier 1978. Un inoubliable bras de fer entre le gouvernement de Hédi Nouira et l’Union Générale Tunisienne du Travail que dirigeait Habib Achour. Entre un gouvernement, jugé libéral et anti-social par la gauche tunisienne et par l’UGTT et une centrale syndicale qui refuse de se plier devant la dictature du parti unique. Ainsi, l’UGTT voyait son secrétaire général Habib Achour arrêté et condamné à de la réclusion criminelle. D’ailleurs, les sbires du Parti socialiste destourien s’attaquèrent au siège de l’UGTT. Un massacre fut perpétré.
Durant le règne de Ben Ali, le rôle de l’UGTT s’est limité dans la lutte pour les droits socio-économiques. Aucune confrontation politique n’a été enregistrée. Cependant, lors de la révolution du 17 décembre 2010 / 14 janvier 2011, l’UGTT a mobilisé la foule à plusieurs reprises. La centrale régionale de Sfax a mené une manifestation contre le régime de Ben Ali à laquelle des dizaines de milliers de Tunisiens ont participé. En plus, les locaux des centrales régionales ont abrité les manifestants lors des confrontations avec les forces de l’ordre.
Par ailleurs, après la 14 janvier, l’UGTT a assumé deux rôles majeurs. D’abord, l’engagement pour la régularisation du dossier de l’emploi précaire. Et ce, en menant des négociations sociales permettant de résoudre plusieurs dossiers épineux. Ensuite, elle a joué un rôle politique. Et ce, avec sa participation au Quartet du Dialogue national. Ce fameux dialogue qui a évité au pays le pire des scénarios. A un moment où la crise atteignait son apogée entre l’opposition et le gouvernement de la troïka.