Des dirigeants de partis politiques représentés au parlement déclarent ne pas s’opposer au choix du président de la République. Et ce, en la personne d’Elyes Fakhfakh, pour former le prochain gouvernement.
Ainsi, accorder ou refuser la confiance au gouvernement d’Elyes Fakhfakh dépendra de la composition du gouvernement, précisent-ils.
De même, ils affirment que le vote de confiance dépendra du « plan d’action et de la stratégie du prochain gouvernement; ainsi que des parties qui y seront représentées ».
Toutefois, ils relèvent que la décision finale revient à leurs structures et bases partisanes.
Pour Qalb Tounes (38 sièges) et le Parti destourien libre – PDL (17 sièges), « le président de la République assume la responsabilité de son choix ».
Le PDL estime que ce choix est une manœuvre politique avec le mouvement Ennahdha
A cet égard, Qalb Tounes déclare avoir proposé des candidats à la primature bénéficiant d’un large soutien parlementaire. Pourtant, continue-t-il, le président Saïed a choisi une personnalité qui ne peut bénéficier d’un large consensus au sein de l’ARP.
Pour Imed Khemiri, porte-parole d’Ennahdha, Elyes Fakhfakh n’est pas le candidat d’Ennahdha. Cependant, celle-ci ne rejette pas sa désignation. « C’est un ancien ami puisqu’il a participé au gouvernement de la Troika en 2012-2013 », dixit l’intéressé.
En effet, certains membres du groupe parlementaire d’Ennahdha ont même parrainé sa candidature. Et ce, lors de la dernière présidentielle de 2019, ajoute-t-il.
Puis, interrogé sur le soutien d’Ennahdha (54 sièges) au prochain gouvernement, Imed Khemiri estime qu’il est un peu tôt d’évoquer cette question. Car, d’après lui, cela dépendra des consultations menées par Elyes Fakhfakh. Ainsi que de son programme économique et social et de la composition de son gouvernement.
A ce propos, il affirme que le mouvement Ennahdha se concertera avec les parties politiques. Et il consultera également ses structures avant de présenter sa position définitive sur un soutien au gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Par ailleurs, Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaab rappelle que son parti fut le premier à appeler à l’option du processus de désignation du chef du gouvernement par le président de la République. D’ailleurs, il ajoute qu’au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le mouvement s’était prononcé en faveur d’un « gouvernement du président ».
Ainsi, il affirme que le mouvement Echaab accepte le choix du président de la République. Et ce, malgré certaines réserves « objectives ». Rappelant, en particulier, les faibles scores obtenus par le chef du gouvernement désigné et son parti (Ettakatol) lors des dernières élections législatives et présidentielle.
En outre, concernant le soutien au gouvernement Fakhfakh, il estime que le mouvement « Echaab » se décidera à la lumière des concertations; et des discussions qui auront lieu avec lui. Tout en tenant compte des choix du conseil national du parti.
Pour sa part, le dirigeant du Courant démocrate, Ghazi Chaouachi, s’est félicité du choix d’Elyes Fakhfakh. Il rappelle que c’était l’un des candidats proposé par son parti.
Certes, sa mission sera « difficile mais pas impossible », souligne-t-il. Affirmant que son parti interagira positivement avec le nouveau chef du gouvernement désigné.
De plus, le Courant, précise-t-il, participera aux concertations sur la formation du gouvernement. De même qu’à la mise en place d’un programme clair, réaliste et ambitieux. Un programme qui soit à même de résoudre la crise économique et sociale que connait le pays.
Quant au vote de confiance par le parti au gouvernement Fakhfakh, Chaouachi indique qu’il dépendra du programme d’action proposé; mais aussi des parties qui composeront le nouveau cabinet.
De ce fait, le dirigeant du Courant démocrate demande aux différents acteurs de faire preuve d’humilité. Et de contribuer positivement à la formation du gouvernement dans les plus proches délais.
De son côté, Selim Azzabi, secrétaire général de Tahya Tounes, s’exprimait sur les ondes de radio Shems FM. Pour lui, le chef du gouvernement désigné pourrait assurer les conditions de réussite s’il démissionne de son parti.
Et d’ajouter que Tahya Tounes a pris acte, avec satisfaction, de la décision du président de la République. Soulignant que son parti est favorable à un gouvernement réduit.
Iyadh Elloumi, dirigeant de Qalb Touneès, considère que la désignation par le président de la République d’Elyes Fakhfakh consacre la notion de « gouvernement du président ».
Ensuite, il ajoute que le président de la République assume les responsabilités de son choix. Tout en rappelant que Qalb Tounes avait proposé des personnalités ayant bénéficié d’un consensus parlementaire. A l’instar de Fadhel Abdelkefi, Ridha Ben Mosbah ou encore Hakim Ben Hammouda.
Donc, Qalb Tounes décidera s’il accordera ou non sa confiance au gouvernement. Et ce, après la consultation du programme proposé et l’annonce de sa composition.
Pour sa part le député du bloc de la Réforme Nationale, Hatem Mensi, souligne que la candidature de Elyes Fakhfakh ne bénéficie pas d’un large consensus au sein des groupes parlementaires.
Car, « la personnalité la plus apte, conformément à la Constitution, veut dire celle qui suscite le plus de consensus possible au sein du parlement ». C’est ce qu’explique le député Mensi. Il indique, dans ce sens, que son bloc n’a pas émis de réserve sur les noms des candidats proposés.
Alors, le bloc parlementaire de la Réforme Nationale estime pour l’instant que la désignation de Fakhfakh est un signe positif. Surtout que ce dernier avait annoncé son intention de former un gouvernement de compétence restreint. En attendant de trancher les questions relatives à la composition du gouvernement, lors de la réunion du bloc à cet effet.
Mensi fait connaitre la position de principe du bloc concernant la participation aux concertations sur la formation du gouvernement; ou encore sur la question d’accorder la confiance ou non au futur gouvernement. Elles seront déterminées par des considérations objectives. Elles seront liées à la composition du gouvernement, à son plan d’action. De même qu’à sa capacité à mener les grandes réformes nécessaires aux niveaux politique, économique et social.
De son côté, la présidente du PDL, Abir Moussi, indique dans plusieurs déclarations aux médias que sa formation politique ne votera pas en faveur du gouvernement Fakhfakh. En effet, elle qualifie cette désignation de « manœuvre politique du mouvement Ennahdha ».
Puisque la présidence de la République annonçait, lundi soir, que le président de la République Kaïs Saïed chargeait Elyes Fakhfakh de former un gouvernement dans les plus brefs délais.
Par conséquent, Elyes Fakhfakh déclarait, à l’issue de sa rencontre avec le président de la République, qu’il œuvrerait pour la formation d’un gouvernement en phase avec la volonté politique exprimée par les Tunisiens lors des dernières élections.
Enfin, il conclut: « Mon gouvernement sera composé par les membres d’une équipe restreinte, harmonieuse et sérieuse. Où prévaut la compétence et la volonté politique. »
Avec TAP