La BCT et l’Association « Mémoire de Hédi Nouira », ont célébré, hier, le 27ème anniversaire du décès de Hédi Nouira. Et ce, en présence des anciens présidents de la République, amis et anciens ministres, représentants des institutions bancaires et financières et des médias.
A cette occasion, les intervenants ont mis l’accent sur les principaux fondements de la politique de l’ancien premier ministre, entre 1971 et 1980, Hédi Nouira,
A cet égard, ils ont été unanimes à affirmer qu’une équipe de compétences au sein du gouvernement Hédi Nouira, une bonne gouvernance, un encouragement de l’initiative privée et une politique contractuelle pour garantir la paix sociale ont été les principaux fondements de la politique du gouvernement de cette époque.
« Grâce à ces exigences, la Tunisie est sortie d’une crise économique et sociale pendant cette période. Une période qui a été jugée fortement délicate. Des exigences qui sont, aujourd’hui, encore valables». C’est ce qu’ont annoncé les interlocuteurs, tout en misant sur les principales mesures prises par M. Nouira. Et ce, dans le but de redresser l’économie tunisienne en une courte période. Ainsi que d’améliorer les conditions sociales des Tunisiens.
D’ailleurs, Hédi Nouira a pu, selon leurs propos, rétablir la confiance, booster l’investissement à travers plusieurs mécanismes et institutions et créer de la richesse. Et ce, au bout de trois ans seulement, tout en sécurisant la classe moyenne.
Dans ce sens, Mustapha Zaanouni, ancien ministre dans le gouvernement Nouira, a déclaré que « la situation de la Tunisie dans les années 70 était dramatique. Et pourtant, M. Nouira a redressé le pays. Et ce, à travers la mise en place de trois mesures majeures. Telles qu’effacer la dette intérieure en trois ans, lancer l’initiative privée et lancer les grands travaux ».
Tijani Chelli, ancien ministre dans le gouvernement Nouira, a estimé, pour sa part, que « le pays est actuellement ingouvernable. D’où, il est nécessaire de changer la Constitution. Ainsi qu’avoir un gouvernement qui a une politique claire et surtout applicable. Il est, aussi, nécessaire de ne pas chercher à faire plaisir à aucun ».
De son côté, Hechmi Alaya, président fondateur de Think Tank « TEMA », a indiqué que « la Tunisie ne peut se développer qu’en instituant la liberté comme valeur fondamentale. Et le gouvernement Nouira a réussi grâce à son discours de vérité qui est totalement absent aujourd’hui ».
Hechmi Alaya : « Aujourd’hui, la Tunisie n’a pas une structure de gouvernance efficace »
Et d’ajouter qu’« Aujourd’hui la Tunisie n’a pas une structure de gouvernance efficace. Et les discours des politiciens sont loin d’être clairs et réels ».
De son côté, Mohamed Ennaceur, ancien Président de la République, a rappelé que «Hédi Nouira avait adopté une politique contractuelle et concluait un pacte social avec les partenaires sociaux. Et ce, afin de garantir la paix sociale ».
Et de préciser que « M. Nouira promouvait les conditions sociales et les avantages sociaux essentiellement au profit de la classe moyenne ».
Dans le même sillage, Foued Mebazaa, ancien Président de la République, a martelé que « Le feu Hédi Nouira était un visionnaire qui avait une affection particulière pour la jeunesse. A cet effet, il créait plusieurs maisons de jeunes et stades dans plusieurs régions et des quartiers. Tout en étant conscient de l’importance de former la jeunesse et de lui garantir le cadre d’épanouissement ».
Et de conclure que « M. Nouira était très attentif et à l’écoute des préoccupations des Tunisiens. Et cherchait à trouver des solutions appropriées à leurs interrogations ».
Au final, l’Universitaire Abdelkader Boudriga a rappelé : « Hédi Nouira a été accusé de libéralisme sauvage par les opposants au régime de Bourguiba. Or, il était social-démocrate plutôt que libéral. D’ailleurs, il parlait de la création des richesses avant leur partage. Et il a appelé à mettre en place une politique sociale ».