Il est bizarre le peuple américain. De par son indifférence qui confine à l’apathie. En raison de son ignorance qui confine à l’aveuglement. Il assume une large responsabilité dans les catastrophes en cours, aux quatre coins du monde. Et causées par la politique étrangère américaine.
Car non seulement ce peuple américain se fout comme d’une guigne de la mort et de la destruction à grande échelle. Telles que les sème dans le monde l’US Army. Mais aussi, il n’arrête pas depuis près d’un tiers de siècle d’élire des présidents dont les principales caractéristiques sont l’agressivité et l’incompétence.
De Bush père à Donald Trump, en passant par Bill Clinton, Bush fils et Barack Obama. Tous ces présidents sans exception, depuis l’effondrement du mur de Berlin en novembre 1989, tentèrent et tentent encore de faire de la planète entière une zone d’influence exclusivement américaine.
Résultats: des dizaines de millions de morts et de déplacés; des pays entiers détruits; des guerres qui n’en finissent pas; et d’autres qui menacent d’éclater à tout moment.
Et cela, sans parler de la guerre commerciale à outrance, ou de la transformation en ennemis d’une multitude de pays. Pays dont le seul tort est de vouloir mener une politique qui réponde aux intérêts de leurs peuples et non aux désirs de l’establishment à Washington.
Alors, face à une telle anarchie planétaire, sur quoi le peuple américain focalise-t-il son attention? Sur la bataille entre les partis démocrate et républicain, autour de la question de l’impeachment de Donald Trump.
Quel intérêt dans la déstabilisation de l’Ukraine?
Par conséquent, il serait intéressant de rappeler ici les péripéties de cette affaire dont les fondements sont inconnus de la majeure partie du peuple américain. Ainsi, en 2014, il y avait un président démocratiquement et légitimement élu en Ukraine. Mais il ne plaisait pas à l’administration Obama, car il était pro-russe.
Sans aller trop dans les détails, disons que la CIA et le Pentagone se sont chargés de la déstabilisation du régime en Ukraine. Et de l’armement et du financement de l’opposition, dans un pays frontalier avec la Russie, et loin de milliers de kilomètres des Etats-Unis. On se demande quel intérêt a poussé le régime de Barack Obama à interférer dans les affaires ukrainiennes. Sinon la création d’un nouveau foyer de tension dans le monde et le pourrissement gratuit et inutile des relations de son pays avec la Russie…
Le vice-président américain de l’époque, Joe Biden, en politicien futile, voulait tirer un profit familial de l’interférence de Washington en Ukraine. Il a exigé des nouveaux dirigeants ukrainiens un poste pour son fils. Et ce, dans la plus grande compagnie ukrainienne, avec un salaire mensuel de 50.000 dollars.
Quand la futilité des uns sert les intérêts des autres
En 2019, trois ans après son élection, Trump a pensé à sa réélection. Son principal concurrent démocrate pour l’élection de 2020? Joe Biden. Voulant accroître ses chances de réélection en enfonçant son concurrent, Trump appelle son homologue ukrainien et lui demande de lui fournir un dossier sur les détails et les circonstances du recrutement du fils de Biden. En échange: le déblocage de l’aide militaire d’une valeur de 400 millions de dollars promise à l’Ukraine.
La futilité du procédé et l’imprudence avec laquelle il a été engagé par l’actuel président américain sont derrière ses ennuis actuels qui font de lui le deuxième locataire de la Maison blanche, après Richard Nixon, à faire face à une procédure d’impeachment. Car, la presse américaine, le New York Times en tête, et les opposants, le parti démocrate en tête, n’ont pas perdu de temps pour sauter sur l’affaire. En faisant leur cheval de bataille pour l’élection présidentielle de cette année. Et c’est cette affaire futile et minable qui tient en haleine le peuple américain.
Une multitude de sujets brûlants
Pourtant, il y a une multitude de sujets brûlants dont dépend la paix mondiale. Et qui auraient dû tenir en haleine ce peuple et le pousser à demander des comptes aux responsables de la politique étrangère américaine. Pourtant, il y a un nombre infini de vraies questions que le peuple américain aurait dû poser à ses dirigeants, républicains et démocrates confondus.
Des questions autrement plus importantes que la futile affaire de l’emploi ukrainien du fils d’un ancien vice-président et de son exploitation électorale par l’actuel président. A titre d’exemples:
- Pourquoi a-t-on renversé un régime légitime en Ukraine?
- Quel intérêt le peuple américain a-t-il dans l’encerclement continu de la Russie? Et à quoi rime la politique agressive menée contre ce pays détenteur de milliers d’ogives nucléaires intercontinentales?
- Que fait encore l’Amérique en Afghanistan 19 ans après l’invasion de ce pays?
- George W. Bush et ses successeurs ont-ils, comme ils le prétendent, combattu le terrorisme en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs, ou au contraire l’ont-ils aidé, financé et armé?
- Pourquoi depuis 40 ans cherche-t-on à renverser le régime iranien?
- De quel droit des drones américains assassinent-ils de hauts dirigeants de pays étrangers?
- Pourquoi l’armée américaine dépense-t-elle deux milliards de dollars par jour?
- Pourquoi un pays, lui-même exportateur, de pétrole cherche-t-il à contrôler coûte que coûte les richesses pétrolières des autres?
Autant de questions qui, visiblement, dépassent le peuple américain. Soucieux uniquement de son bien-être et indifférent à la mort et la destruction semées par une armée déchaînée. Indifférent à la politique catastrophique de l’establishment washingtonien. Lequel, sans rendre de comptes à personne, prend le reste du monde pour l’arrière-cour de l’empire.