Le climat rude rend l’exercice de la pêche à Tabarka très difficile pour les artisans de ce métier, qui exercent en moyenne moins de 100 jours par an. A cela, s’ajoutent la pratique répandue de la pêche illicite et la pression de la pêche récréative, qui menacent à la fois la biodiversité et les habitats marins.
Toutes ces difficultés mettent en péril l’exercice de la pêche artisanale. Et exigent un meilleur appui de ce secteur au sein du tissu professionnel à Tabarka.
Pour répondre à ces enjeux, le WWF Afrique du Nord, à travers le projet régional Med MPA Network financé par la Commission Européenne, a établi un plan d’action. Et ce, en collaboration avec l’autorité locale de la pêche pour appuyer les pêcheurs petit métier de Tabarka. L’idée était de réunir les pêcheurs autour d’une organisation professionnelle. Et ce, en vue d’assurer leur représentativité dans la profession. Et participer notamment à la prise de décision au niveau local et national.
Groupement de Développement de la Pêche Artisanale
Afin de renforcer les capacités des pêcheurs, une série de sessions de formation a été assurée à Tabarka. Sur des thèmes jugés notamment indispensables aussi bien sur l’organisation des structures professionnelles, la manutention des produits de la pêche. Ainsi que la législation de la pêche en Tunisie, le secourisme ou encore la sécurité sociale et médecine de travail.
Plus de 40 pêcheurs de Tabarka ont suivi ces formations et adhéré à l’initiative WWF NA de former un Groupement de Développement de la Pêche Artisanale. Un comité directeur a également été élu auprès des pêcheurs. Et ce, afin de diriger cette nouvelle structure pendant trois ans.
Le président élu du Groupement a également bénéficié d’une visite d’échange en Turquie afin de rencontrer les pêcheurs de l’aire marine protégée de Gokova organisée en une coopérative de pêche. Et ce, en vue de fédérer les financements, les activités des pêcheurs et assurer la commercialisation de leurs produits en aval.
La mission du Groupement de Développement de la Pêche Artisanale (GDPA) sera de garantir une meilleure organisation et représentation des pêcheurs dans la profession. Afin de participer notamment à la prise de décision, avoir un meilleur accès aux financements étatiques, participer à la cogestion de l’espace marin et de la future aire marine protégée de Tabarka. Ou encore accompagner les pêcheurs vers une transition collaborative des pratiques de pêche durable. Et donner une valeur ajoutée aux produits issues de la pêche artisanale.
Le 27 janvier, marque la date de l’inauguration du local destiné pour le Groupement de Pêche Artisanale de Tabarka formé en juillet 2019. Et appuyé par le WWF avec l’appui financier de la Commission Européenne.
Une ville aux mille et une richesses
Tabarka au Nord-Ouest de la Tunisie, est une ville aux mille et une richesses, culturelle patrimoniale et sociale. Nichée sur la frontière tuniso-algérienne, elle bénéficie d’atouts à la fois terrestres et maritimes. C’est également l’habitat de nombreuses espèces marines endémiques telles que le corail rouge. Les visiteurs qui s’y rendent sont férus de paysages, d’écotourisme. Mais également pour déguster les poissons et fruits de mer très appréciés pour leur qualité gustative.
Avec 150 unités de pêche dont 129 pour la pêche artisanale (86%) (données de l’arrondissement de pêche de Tabarka). Cette dernière s’est imposée comme une activité socio-économique importante dans la région.
La pêche artisanale est souvent considérée comme plus sélective et respectueuse de l’environnement marin. Ainsi qu’une source d’emploi pour une tranche importante de la population locale.