L’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT) a annoncé le lancement de l’Académie Internationale des Métiers du Contrôle et de la Finance (AIMCF). Et ce, aujourd’hui, 31 décembre, à Tunis.
En effet, l’objectif principal de l’Académie Internationale des Métiers du Contrôle et de la Finance est de délivrer des certifications nationales et internationales permettant de doter l’écosystème économique tunisien de hauts cadres maîtrisant les meilleurs standards en matière de contrôle, comptabilité, de finances, de bonne gouvernance, de transparence et d’éthique.
Il s’agit d’une formation pratique et théorique. Le premier cycle de formation porte sur « la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Le cycle de cette formation s’étale sur une période allant du 2 février au 14 juin 2020. Le coût total de la formation est de 1368 dinars.
En effet, la formation cible plusieurs catégories professionnelles : expert-comptable, comptables, comptables stagiaires, magistrats de la Cour des Comptes, Corps de contrôle de l’Etat, cadres de l’Ecole Nationale de l’Administration, chef comptables, auditeurs internes et de nouveaux diplômés (titulaires de licence ou mastère en comptabilité et/ou finances).
En effet, l’Académie assure 18 certificats. Par ailleurs, le cycle de formation dure 100 heures subdivisées en trois niveaux : débutants (20 heures), intermédiaires (30 heures) et experts (50 heures).
De la nécessité de concilier théorie et pratique
Lors de son intervention le président de l’OECT, Slaheddine Zahaf, a affirmé que cette académie est la contribution de la profession dans la formation des professionnels et le haut cadre de l’Etat sur tous les aspects pratiques liés à la transparence et la bonne gouvernance, le contrôle et la lutte contre le blanchiment d’argent et la fraude.
Il s’agit ainsi de suivre l’intérêt public supérieur. Pour faire réussir le projet, l’OECT a opté pour une collaboration avec plusieurs organismes comme la Banque Centrale de Tunisie (BCT), l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC), l’Association tunisienne des contrôleurs publics, l’université et la Fédération Tunisienne des Compagnies d’Assurances (Ftusa).
De son côté, le président du Conseil Scientifique de l’Académie Internationale des Métiers du Contrôle et de la Finance, Maher Gaïda, a affirmé que le lancement de l’académie est un rêve qui s’est réalisé. Grâce à cette formation, les professionnels vont mettre leurs savoir-faire et leurs compétences à la disposition de l’université et des diplômés. Et d’affirmer qu’il s’agit d’une formation complémentaire à celle de l’université. La profession connaît une hémorragie de stagiaire. L’intervenant affirme qu’il n’existe que 250 stagiaires pour 1200 experts-comptables. Et d’exprimer son regret face au phénomène du départ des compétences à l’étranger.
L’intervenant tire ainsi la sonnette d’alarme. « Nous ne pouvons plus laisser nos jeunes quitter le pays et/ou quitter la professions ». Et d’ajouter : « Un pays sans experts comptables » est un pays en danger. L’intervenant a estimé que la réforme de LMD a impacté négativement le parcours de l’expert-comptable.
Mobilisation contre les nouvelles formes de crime
De son côté, le gouverneur de la BCT, Marouane El Abbassi, a tenu à saluer l’initiative. Il affirme que la BCT a travaillé en coopération avec l’Ordre. Et ce, pour mettre en place le programme de la formation. Tout en rappelant que la Tunisie est sortie de la liste grise, il appelle tous les intervenants à doubler d’effort. Et ce à cause de « la situation critique actuelle ».
D’ailleurs, Chawki Tabib affirme que l’Instance n’a pas lésiné sur les efforts pour contribuer à la mise en place de l’académie. Il affirme que la lutte contre la corruption nécessite la mobilisation des efforts et la solidarité entre les organismes. « L’académie en est un exemple », lance-t-il.
Pour lui, les corrompus sont solidaires entre eux. Pour cette raison, il faut s’unir pour les affronter. Et ce surtout que les crimes évoluent. D’ailleurs, la cybercriminalité et le blanchiment d’argent sont les nouvelles formes de crime.