« En l’absence d’une stratégie de relance économique clairvoyante avec la Libye, la Tunisie risque, d’ici les cinq prochaines années, de perdre définitivement le marché libyen ». C’est ce que déclare Ghazi Moalla, expert en affaires libyennes.
Ainsi, il intervenait lors d’un déjeuner-débat sur les enjeux politiques et économiques de la situation en Libye et ses impacts sur la Tunisie. Il a rappelé que la Tunisie a commencé à perdre des parts du marché libyen depuis 2014. Année durant laquelle, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 1,8 milliard de dinars, contre 2,5 milliards de dinars en 2011.
Car, « avant 2014, les produits agroalimentaires tunisiens dominaient le marché libyen. Alors qu’aujourd’hui, c’est la Turquie qui nous a remplacés », déplore-t-il. Et d’ajouter que 80% des produits qui existent actuellement dans les rayons des supermarchés libyens sont turcs.
Puis, il poursuit: « La Tunisie a choisi de rester à l’écart de la scène politique libyenne. Et ce, à l’heure où d’autres pays ont préféré occuper un rôle de premier plan. Cela s’est répercuté négativement sur les échanges commerciaux tuniso-libyens. »
Selon l’expert, il est inadmissible que la Tunisie n’ait pas nommé jusque là un ambassadeur en Libye. Il souligne, à ce titre, le rôle important que peut jouer un ambassadeur dans le renforcement de la présence économique de son pays.
En effet, « des pays comme la France et l’Egypte disposent chacun d’un bureau rattaché à la Présidence de la République chargé exclusivement des affaires économiques avec la Libye. Ce qui n’est pas le cas de la Tunisie », renchérit-il.
Enfin, pour Hamadi Abid, entrepreneur tunisien opérant en Libye, la diplomatie économique tunisienne est « quasi-inexistante » en Libye depuis 2010. Cet entrepreneur estime que l’accent devra être mis sur la réactivation des commissions conjointes tuniso-libyennes. Et ce, afin de faciliter les opérations économiques.
Avec TAP