Ce soir, Samir, Wissam et Adnan Joubran jouent à guichets fermés à la Cité de la Culture pour le Festival Arabe de la Musique Engagée organisé par la Maison de la Culture Ibn Rachiq.
Trois frères, trois oud se croiseront ce soir pour former une musique envoûtante mais surtout pour défendre une cause ô combien noble celle d’un peuple luttant pour sa liberté. Rencontre avec Adnan Joubran.
Vous avez répondu présent pour le Festival de la Musique Engagée à Tunis. Quel message voulez-vous transmettre au public tunisien ?
Adnan Joubran : L’engagement du public tunisien envers la cause palestinienne est déjà présent. Notre public tunisien c’est comme notre famille. Nous nous sentons comme à la maison. Nous voulons, à la fois, témoigner de notre plaisir de rencontrer notre public et aussi envoyer un message aux autres pays arabes pour qu’ils organisent, eux aussi, ce genre d’événements engagés. Plus notre musique dépasse les frontières, plus elle a le pouvoir de défendre notre cause. Car, malheureusement, la voix des Palestiniens est oubliée dans certains pays arabes. Notre dernier concert en Tunisie date de 2014 et pourtant nous avions l’impression que c’était hier. La Tunisie est toujours présente dans nos cœurs.
Votre 6ème album « The Long March » a été, à la fois, un tournant musical et l’opportunité de nouvelles associations. Comment décrivez-vous ce nouveau parcours ainsi que votre association avec le légendaire « Roger Waters » (Pink Floyd) et avec Renaud Letang ?
Notre album « The Long March » diffère de nos précédents albums. En effet, nous avons opéré différemment lors de son élaboration. L’album a été créé sous forme de livre où chaque chapitre raconte une histoire. Chaque chanson représente un chapitre de ce livre. Ensuite, nous avons fait appel à M. Renaud Letang comme directeur artistique et aussi musical car nous avions besoin d’un réalisateur pour créer le film. Ainsi, l’image est associée à la musique pour délivrer un message plus fort. Notre message de virtuosité vient en second plan car maintenant nous explorons par l’image la scène qu’on veut créer.
Pensez-vous que l’art en général et la musique, en particulier, soit le meilleur moyen de véhiculer la paix ?
Malheureusement, les politiques n’ont pas réussi depuis plus de 70 ans. Ils sont en train de détruire la Palestine, malgré son riche passé historique et culturel. Je pense que la culture, l’histoire, la cuisine et la peinture palestinienne montrent à notre public et au monde entier qu’on a une histoire riche et une cause noble. Notre humanité est présente: « WE HAVE A HISTORY AND A STORY ».