Comme on dit toujours un combat ne se gagne jamais seul. L’union fait la force. Dans cet esprit, la Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’entreprises CNFCE organisait « Women prosper Africa ». Et ce, en partenariat avec l’AmCham. L’événement s’est tenu dans l’après-midi du mercredi 5 février 2020 à Tunis.
En effet, l’Afrique est devenue, en quelques années, le premier continent de Women prosper Africa, l’entrepreneuriat féminin. Toutefois, seulement 27% des femmes créent en Afrique une entreprise.
Alors, si on en parle de renforcement d’entrepreneuriat, d’accès au financement, c’est pour mieux encourager les femmes entrepreneures à aller de l’avant. C’est qu’il y a, entre autres, toute une stratégie destinée à armer les femmes. Afin qu’elles soient les leaders de demain et accèdent aux postes de hautes responsabilités.
Car, l’objectif est d’être à l’écoute des femmes. Rappelons qu’une femme sur quatre tente de créer sa propre entreprise. Mais, très vite, elle recule. D’où la question: que faire pour l’inciter à agir et à oser?
Aujourd’hui, la création des entreprises requiert une féminisation dans un monde façonné par les hommes. Ce qui justifie la nécessité de renforcer les femmes entrepreneures. Et ce pour qu’elles saisissent mieux les enjeux de l’entrepreneuriat; et ainsi apporter toute leur valeur ajoutée.
Dans ce contexte, Leila Belkhiria Jabeur, présidente de la CNFCE, met l’accent sur l’importance de valoriser l’entrepreneuriat féminin. Elle souligne: « Sans un réseautage de femmes entrepreneures, il n’y aura pas un retour sur investissement. Une manière d’inciter les entreprises africaines à adopter l’intégration du genre. »
Quant à Yacine Fal, Directrice générale adjointe de la Banque Africaine de développement (BAD), elle souligne que si on compare avec plusieurs pays, sur le plan législatif, en prenant quelques exemples, on trouve des dispositions pour des sociétés listées cotées en bourse. L’idée c’est que parmi les deux administrateurs indépendants, il doit y avoir une parité homme-femme. D’où la démarche d’atteindre cette égalité parfaite dans les Conseils d’administration des entreprises.
Mais pour y parvenir, les chemins ne sont pas tracés, où tout semble facile. Car les difficultés demeurent aujourd’hui les mêmes qu’avant. A savoir l’accès au financement, la formation, le maintoring, l’éducation, etc.
Or, il s’agit des cinq moteurs qui mettront fin aux inégalités hommes-femmes. Sur le volet du financement, la BAD a mis en place toute une stratégie durant les quatre dernières années pour financer plusieurs activités.
Par ailleurs, Bouthaina Ben Yaghlane, Directrice de CDC met l’accent sur les inégalités hommes-femmes. Elle précise: au delà du constat, il faut une réglementation pour que les femmes aient accès facilement aux Conseils d’administration. Cela aura un impact positif pour les entreprises.
En outre, on peut s’inspirer de la loi Copé-Zimmermann (votée en 2011). Une loi française qui oblige les grandes entreprises à compter au moins 40% de femmes, dans leurs conseils d’administration.
Rappelons que pour le cas de la Tunisie, on compte à ce jour 60 femmes dans les conseils d’administration, sur un total de 698 administrateurs.
Pour que les femmes soient mieux présentes dans des Conseils d’adminstration, Houbeb Ajmi, directrice générale de Honoris Tunisie, met l’accent sur l’importance de la formation dédiée aux femmes qui souhaitent intégrer les Conseils d’administration. Car, l’objectif est de défendre la cause des femmes pour qu’elles puissent accéder aux postes de plus hautes responsabilités.
D’ailleurs, ce workshop a permis d’identifier les principales causes de la faible participation des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat; ainsi que celle de l’inégalité persistante. En effet, Houbeb Ajmi met l’accent sur l’importance des droits des femmes qui selon elle, a bel et bien évolué.
Pour atteindre l’égalité parfaite et pour aller de l’avant, les intervenantes mettent l’accent sur l’importance du networking.
Au final, cet événement a permis de mieux comprendre la nécessité de promouvoir la place de la femme. Et d’apporter un changement structurel et comportemental en partageant une approche unique.
Cependant, si le combat est loin d’être gagné; car, seules, les femmes sont invisibles. Ensemble, elles sont invincibles.