« Dirigeants, face à l’incertitude, osez l’optimisme ! », tel était le thème de la conférence-débat organisée le 11 février à Tunis par l’ESCP Business School. Le Professeur Philippe Gabilliet animait ce débat. Ont participé à cette table ronde Mme Radhia Kamoun, directrice générale de la Maison Gourmandise, Hichem Elloumi, vice-président UTICA, Rachid Arhab, journaliste-expert médias, Sami Zaoui, Partner EY et Jawad Salem Allel, vice-président du Forum algérien des chefs d’entreprise.
La réussite de la Maison Gourmandise est un exemple d’une dirigeante d’entreprise qui a su s’armer d’optimisme malgré le contexte d’incertitude dans lequel évoluait l’entreprise depuis la révolution tunisienne.
Mme Radhia Kamoun : « Je suis optimiste vigilante »
En 2010, année du déclenchement de la révolution tunisienne, la capacité de production de l’entreprise était insuffisante pour satisfaire le marché. En effet, au mois de juin de la même année, la Maison Gourmandise a décidé d’investir pour faire face à la demande croissante du marché local.
Pour sauver l’entreprise dans un contexte marqué par des incertitudes politiques et économiques, l’entreprise procédait à une première levée de fonds.
En 2015, il fallait, malgré les incertitudes politiques et économiques, relever les capacités de l’entreprise pour avancer davantage avec une grande notoriété, une haute qualité et une équipe engagée. Ainsi, l’objectif étant de saisir l’opportunité d’un marché demandeur.
Aujourd’hui, la Maison Gourmandise compte 25 magasins, emploie 600 personnes et s’apprête à s’internationaliser en s’attaquant au marché algérien.
Hichem Loumi : « Il faut positiver pour avancer »
Comment aborder l’incertitude ? Pour répondre à cette question la parole a été donnée au vice-président de l’Utica.
Hichem Loumi a souligné que le secteur privé assure environ 60% des investissements. Il évolue actuellement dans un monde incertain marqué par le manque de continuité et de vision claire.
« Nous avons une culture entrepreneuriale et de résilience face aux chocs et crises. Il faut positiver pour avancer. L’optimisme est une notion essentielle », ajoute le vice-président de l’Utica.
Pour sa part, Jawad Salem Allel a fait savoir que les problèmes auxquels fait face le secteur privé en Tunisie sont les mêmes en Algérie et on parle le même langage.
Jawad Salem Allel : « L’optimisme est la raison d’être »
« L’optimisme est la raison d’être. Le risque est permanent parce que la politique globale est incertaine et le modèle économique change. Il faut trouver d’autres croissances et penser à un marché tuniso-algérien pour attaquer, ensemble, d’autres marchés », dixit Jawad Salem Allel. Et d’ajouter que la transformation digitale est un facteur de risque qu’il faut transformer en opportunités.
Sami Zaoui : « La mondialisation est une partie ratée »
Pour Sami Zaoui, les entreprises se livrent aujourd’hui de véritables batailles quotidiennes. Sami Zaoui identifiait deux situations : il y a des entreprises qui évoluent dans un environnement difficile et d’autres avec des nouveaux investissements accompagnés de nouveaux démarrages. « Les deux situations sont à regarder d’un regard optimiste », souligne Sami Zaoui.
Pour lui, se focaliser sur les obstacles est l’une de principales raisons du pessimisme. Cependant, Sami Zaoui a souligné qu’il faut reconnaître que le monde est beaucoup plus complexe. « La mondialisation est une partie ratée, l’accepter est une partie de la solution. Il ne faut pas prêter beaucoup d’attention aux politiques », conclut Sami Zaoui.