Scène affligeante, surréaliste, et une aberration qui en appelle une autre ; sans doute pas la dernière, et ce sont les Tunisiens qui ne sont pas encore au bout de leur peine ; voir des élucubrations au sommet de l’Etat et mourir de honte.
A Carthage, on ne fait pas dans la demi-mesure, mais dans la démesure de l’infiniment petit. On ne respecte plus rien dans ce pays. Pas même les morts…humilié, crucifié, réputation éclaboussée, et balayé. Accusé de collusion avec l’ennemi sioniste l’ambassadeur Moncef Baati, cela me rappelle Khémaies Jhinaoui, l’ancien ministre des Affaires étrangères éconduit de la pire des façons au motif que le président de la République respire palestinien, mange palestinien, et casse de l’israélien, dans ses rêves.
Voyage au bout de l’enfer ; pris dans le tourbillon des envolées présidentielles qui ne volent pas haut. Faute diplomatique grave et rendement faible, a décrété Rachida Enneifer, la conseillère en communication de la présidence ; aux abois, la parole présidentielle. Dos au mur un palais qui semble sourd et muet.
Je me mets à la place de l’ambassadeur Baati. Et j’enrage devant l’insoutenable légèreté, comme si la Palestine que nous avons tous dans le cœur, devait être notre tasse de thé ; pourtant sur fond de « Deal du siècle », notre ambassadeur auprès de l’instance onusienne à New York, n’a pas démérité. Et au lieu de le conforter, on a préféré en faire le bouc émissaire des errances d’une diplomatie à la dérive. Et ce ne sont pas quelques arbres qui vont cacher la forêt.
Les Tunisiens se sentent floués. Ils sont prêts à faire une autre révolution, du palais, cette fois-ci…un peu de décence Mme Enneifer !
Au lieu de crier sur tous les toits que l’ambassadeur a été imprévoyant sans prendre la peine de respecter son parcours, vous auriez dû voir Mahmoud Abbas comme il louvoie ; et c’est à peine si notre cher président si à cheval sur les principes, n’était pas en fait, lui, le président des Palestiniens.
Tous Moncef Baati ou quand les règles de la bienséance sont foulées aux pieds. Jamais, oh non jamais, la diplomatie tunisienne n’a aussi dangereusement flirté avec le quelconque. Quand l’amateurisme et le n’importe quoi tiennent lieu de code de conduite.
Tous ceux qui craignent pour le pays, retiennent leur souffle et croisent les doigts pour que le choc arrive, car il ne s’agit plus de sursaut.