Tous les intervenants au panel intitulé « Régulation, innovation, decashing et inclusion financière » ont été unanimes sur la nécessité de la valorisation du capital humain des banques pour qu’il puisse mieux servir les clients les plus exigeants, la digitalisation des services bancaire, et ce, pour faciliter l’accès aux services financiers.
Le panel s’est déroulé dans le cadre de la 8ème édition du Salon international des banques de l’assurance et des services financiers « Expo Finances ». Cet événement se tient du 13 au 15 février, au Centre des expositions de La Charguia. Le panel reflète une réflexion sur l’inclusion financière.
Intervenant dans le débat, Mohamed Sadraoui, sous-directeur de la surveillance générale des risques bancaires, a affirmé, lors de son intervention dans le cadre de l’événement, que les défis sont énormes. Et ce, surtout que la Banque centrale de Tunisie surveille de près le flux financier. Il s’agit également d’un devoir pour la BCT. L’intervenant affirme dans le même sillage que la BCT pourrait être auditionnée sur ce rôle. Et de rappeler que le Gouverneur de la BCT a été auditionné récemment devant les députés de l’ARP. L’inclusion financière demeure l’une des priorités de la BCT.
Sur un autre volet, l’intervenant a affirmé que les normes de la surveillance font partie de la réputation de la BCT. Et de rappeler que la Tunisie est sous la loupe des institutions internationales. Pour l’intervenant, le défi principal est d’asseoir une surveillance rigoureuse. Il affirme également que la BCT dévoilera prochainement sa politique de surveillance. Revenant sur l’entrepreneuriat, l’intervenant affirme que la BCT est à l’écoute de l’écosystème.
De son côté, la déléguée générale de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et Etablissements Financiers (A.P.T.B.E.F), Mouna Saaied, est revenue dans sa déclaration sur la valeur ajoutée de la transformation digitale des banques. Cependant, elle recommande, entre autres, la mise en place du cadre juridique qui appuie la transformation digitale.
De la nécessité de mettre en place un cadre juridique
Dans ce contexte, elle indique que la Malaisie a réussi ce pari au niveau juridique. Pour elle, il faut former les juges et les forces de l’ordre concernant les crimes électroniques. Recommande-t-elle. « Ce n’est pas uniquement l’affaire du ministère des Finances et de la BCT surtout que les criminels deviennent de plus en plus sophistiqués », précise-t-elle.
Par ailleurs, elle a souligné le rôle des nouvelles technologies dans l’amélioration du taux de la bancarisation en Tunisie. Elle est revenue, également sur l’importance des données dans le ciblage des clients. La collecte de données permet de mieux répondre aux attentes des clients.
Et de rappeler que le Groupe Zara collecte les données pour saisir les attentes des clients. « Grâce à ce type de données, nous sommes capables de mieux anticiper et proposer aux clients des services à prix préférentiels », lance-t-il. L’intervenante considère que les banques doivent acquérir les données et nouer des partenariats avec des réseaux sociaux. Par ailleurs, elle considère que les banques doivent assurer des formations adéquates. Pour que le personnel puisse répondre aux questions des clients avertis qui sont capables de poser des questions pointues.
Le représentant de Visa Inc affirme que le gouvernement doit être l’initiateur de plusieurs réformes en Tunisie. Et de rappeler que le gouvernement tunisien a déjà entamé des réformes comme le Start-up Act. Il recommande d’éviter le cash et de miser sur les moyens électroniques de paiement. Et d’indiquer que les supports papier sont présentement un coût phénoménal pour la Tunisie. Surtout que 92% des achats en Tunisie se font en espèces.