La fête des amoureux et des commerces. Mais pas tous apparemment. « La fête des amoureux, la Saint-Valentin, c’est pour les fleurs et les parfums pour l’essentiel. Les amoureux ne portent pas de chaussures », ricane un gérant d’une boutique de l’Avenue de Paris. Reportage.
Vendredi 14 février 2020. Il est 11 heures sur l’Avenue Othmane Ibn Affène, à El Menzah 6. La boutique de Noureddine Bechini (notre photo) et Sadok Amroussi ne désemplit pas. Chez « Fleurs des frères », les clients se bousculent souvent venus dans des véhicules pour acheter des bouquets de fleurs.
Roses, œillets, violettes, églantines,… Noureddine et Sadok, les maîtres des lieux, ont décoré comme jamais leur boutique. En prenant soin de proposer à la vente des bouquets de toutes les tailles. « A chacun ses moyens », sourit un employé qui discute le prix avec une cliente.
Côté prix, Noureddine ne cache pas le fait que les prix des fleurs ont augmenté. Sans doute du fait que les fleurs sont pour l’essentiel importées du Kenya, d’Egypte,… « Outre le manque de fleurs au niveau local, elles ne sont pas toujours de bonne qualité », assure-t-il.
Noureddine s’est du reste bien préparé pour la Saint-Valentin. Il a commandé sa marchandise depuis un peu plus d’une semaine. Les fleurs, mais aussi des accessoires pour bien décorer les produits. Avec trois fois la quantité commandée en période habituelle.
Et en ce jour de la Saint-Valentin, Noureddine et ses employés s’emploient à soigner les bouquets. Comme il faut faire vite pour « ne pas laisser attendre les clients qui veulent ne pas trop tarder, histoire de ne pas gêner la circulation et laisser la place aux autres ».
Un peu plus haut et au niveau d’une grande surface avoisinante, une employée est chargée de faire des paquets avec du papier cadeau. Du papier, des ciseaux et du fil rouge, et voilà les paquets bien présentés à leur destinataire.
« Je n’ai pas vendu de cadeau plus cher que cinquante dinars »
Mais s’il y a foule, témoigne une employée d’un magasin spécialisé dans les cadeaux du côté du quartier le Passage, à Tunis, « on n’achète que des babioles ». « Je n’ai pas vendu de cadeau plus cher que cinquante dinars », assure-t-elle. « Cela se voit que les gens n’ont pas beaucoup de sous », ajoute-t-elle.
« En plus, les clients achètent beaucoup, ce qui peut être bien utile : des boîtes alimentaires, des bols, des assiettes,… rarement des tableaux ou des vases », sourit son chef qui travaille dans les cadeaux depuis trente ans et attend de partir dans quatre mois à la retraite.
Un peu plus loin, sur l’Avenue de Paris, un gérant d’une boutique de chaussures dit que la Saint-Valentin « ce n’est pas vraiment son rayon ». « La fête des amoureux, c’est pour les fleurs et les parfums pour l’essentiel. Les amoureux ne portent pas de chaussures », ricane-t-il. « Ils devraient pourtant en profiter. Ne sommes-nous pas en pleine période des soldes ? Si nous pouvons évidemment parler de soldes« , soutient un sourire aux lèvres.