Des militants et des victimes membres des coordinations de la société civile pour l’activation de l’amnistie générale, ainsi que des représentants des martyrs et des blessés de la révolution, exigent de l’Etat des excuses officielles. Et ce, vis-à-vis des exactions du passé. De même que la réhabilitation des victimes et de leur famille.
A cet égard, les victimes du régime déchu demandent l’activation du fonds Dignité. Elles revendiquent de hâter la mise en place d’une commission parlementaire. Elle se chargerait du suivi des résultats du travail de l’Instance Vérité et Dignité.
Ainsi, Hamida Ajengui, membre de la Coalition tunisienne pour la dignité et la réhabilitation et victime d’exactions participait lundi à une séance d’audition des représentants de la société civile. Et ce, en rapport avec les dossiers de l’amnistie générale assurée par la commission des martyrs et des blessés de la révolution. Mais aussi concernant l’application de la loi de l’amnistie générale et de la justice transitionnelle.
Alors, elle a déclaré que « les coordinations de la société civile en charge des victimes de la tyrannie sous Bourguiba et Ben Ali, exigent des excuses officielles de la part du président de la République, Kaïs Saïed; en tant que représentant de l’Etat ».
Révélation de la vérité et la réconciliation
En effet, Mme Ajengui fait savoir qu’elle a demandé, à plusieurs reprises, à rencontrer le président de la République, munie des dossiers des victimes. Et ce, « directement après l’élection présidentielle d’octobre 2019. Sauf que ses demandes sont restées lettre morte ».
Car, « il n’y avait aucune volonté politique par le passé pour régler le dossier des victimes de la tyrannie et les bénéficiaires de l’amnistie générale. Depuis 2011, les victimes ont été dénigrées, rabaissées et accusées à tort d’avoir touché de grandes sommes d’argent de la part de l’Etat », regrette-t-elle.
D’ailleurs, Mme Ajengui infirme les accusations portées aux victimes. En outre, elle souligne qu’elles ne sont qu’une tentative de réduire le sujet à un simple dédommagement financier. Elle fait observer que la justice transitionnelle implique, impérativement, la révélation de la vérité et la réconciliation.
Dans ce contexte, les députés sont appelés à réfuter les mensonges proférés par les ennemis de la justice transitionnelle. De même qu’à hâter la mise en place de ce que les victimes de la tyrannie nomme « la commission des 70 ». Celle-ci est la commission parlementaire qui aura pour mission le suivi de l’action de l’IVD.
De plus, il est question, aussi, d’exhorter les membres de la commission, députés, avocats et représentants des victimes de violations, à faire pression. Et ce, pour l’application des mandats d’amener émis à l’encontre des tortionnaires. Afin d’assurer leur présence dans les séances d’audition de la justice transitionnelle; dans les chambres spécialisées. Et les inciter à s’excuser auprès de leur victime.
« Il s’agit de consacrer l’essence même de la justice transitionnelle, a déclaré Mme Ajengui.
Avec TAP