Voici une bien triste nouvelle qui ébranle la scène universitaire, littéraire et culturelle. L’éminent universitaire Othman Ben Taleb a tiré sa révérence, hier, 29 février, à Tunis. Et ce, après un long combat contre la maladie. Un combat qu’il a mené avec bravoure et sans répit.
La perte est incommensurable. Et comment! Othman Ben Taleb était traducteur bilingue (Français-Arabe), poète et professeur universitaire des plus brillants de la sphère universitaire. D’ailleurs, le défunt était une référence incontournable en pragmatique, linguistique française et analyse du discours. Durant de longues années, il encadra des centaines de thèses de doctorat. Persévérance, rigueur, esprit scientifique et sérieux, tels étaient ses principes.
Docteur en linguistique de l’Université Sorbonne, Maître de Conférences à l’Institut des Sciences Humaines de Tunis (ISSHT), Othman Ben Taleb occupa plusieurs postes clés au sein des établissements universitaires. A titre d’exemple, on pourrait citer celui de membre de la commission du Doctorat et d’Habilitation Universitaire en linguistique générale et linguistique française. Il était également membre du jury national de recrutement des assistants de français et de plusieurs jurys de soutenance de thèses et de mémoires de recherches.
Par ailleurs, sa production scientifique est abondante et touche à plusieurs disciplines: pragmatique, sémantique, traduction, lexicologie, poétique, critique littéraire, et pensée politique, en français et en arabe. Ainsi, ce spécialiste hors pair a pu percer tous les secrets de la langue de Molière. Le regretté excellait dans les langues française et arabe, comme un chevalier maniant son épée.
Une carrière culturelle récompensée
Mais, il ne s’est pas contenté uniquement de sa mission universitaire. Car, il s’était engagé à la vie culturelle. Ainsi, l’éminent professeur a su apporter sa pierre à l’édifice culturel et littéraire. En témoigne la collection Rivages des Anthologies de la littérature tunisienne (2003-2005) qu’il dirigea. La responsabilité était de taille. Car, il s’agissait de traduire des textes poétiques et romanesques tunisiens en français. Et ce, dans le cadre d’un travail mené par l’Union des écrivains tunisiens, dont il était membre du comité directeur.
De même, Othman Ben Taleb était le rédacteur en chef de la revue littéraire Al Massar, éditée par l’Union des écrivains tunisiens. Le défunt était, entre autres, ancien secrétaire général de l’Union des écrivains tunisiens.
Par ailleurs, son expérience lui valut des distinctions des plus prestigieuses. A deux reprises, l’ancien président de la République lui décerna la médaille nationale du Mérite culturel. Et ce, en 1998 et 1999. En 2001, l’Union des écrivains arabes lui décerne le Grand prix de la critique littéraire. En 2017, il a décroché le Prix européen de la francophonie.
Paix à votre âme Professeur.
Vos étudiants ne vous oublieront jamais.