Quelle sera donc la priorité du gouvernement Fakhfakh? Mais plus encore aura-t-il les coudées franches? Autant de questions nécessitant des réponses. Sahbi Ben Fraj, ancien député à l’ARP, livre son point de vue, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Ainsi, Sahbi Ben Fraj souligne que la priorité pour le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh est économique par excellence. Il précise dans ce contexte que l’intérêt d’aujourd’hui est celui de relancer le dialogue avec les bailleurs de fonds. Et de vérifier le financement du budget. Parce qu’il y a tout de même 12 milliards de dinars qu’il faut chercher afin de combler le déficit budgétaire.
En outre, il met en évidence la relance de l’économie tunisienne. En œuvrant à la mise en place de mesures urgentes dans les semaines à venir. Il estime, entre autres, qu’il faut également relancer les dialogues sociaux; tout en revenant sur les accords signés avec le chef du gouvernement Chahed. Ce qui risque, selon lui, encore une fois d’alourdir la tâche du nouveau chef du gouvernement.
Par ailleurs, le volet législatif est primordial. De ce fait, M. Ben Fraj ajoute: « Il est nécessaire de trouver un moyen de faire passer certains projets de lois. A l’instar de l’amnistie de change. Ou encore la loi sur l’urgence économique qui est restée bloquée, il y a trois ans de cela au niveau de l’ARP. »
Sahbi Ben Fraj: « Régler le problème du phosphate »
Et de poursuivre: « Il ne faut pas non plus oublier que nous avons des accords de crédit avec la banque mondiale. Soit trois accords de crédit de développement d’une valeur de 400 millions d’euros bloqués au niveau de l’ARP. Et qu’il faudrait débloquer le plus tôt possible. »
Quant à la question de savoir si le gouvernement Fakhfakh bénéficiera d’une stabilité à tous les niveaux, il répond: « A mon sens, la priorité d’aujourd’hui est avant tout de régler le problème du phosphate. Car si on le résout, nous aurons ainsi une rentrée d’argent pour combler une partie du déficit budgétaire. »
Puis il précise: « Je pense que l’UGTT était un acteur éminent pour débloquer la situation. D’ailleurs, elle a joué l’intermédiaire entre le président du Parlement et le président de la République pour former ce gouvernement. Et je ne pense pas qu’il y aura un conflit dans les prochains mois. De ce fait, le gouvernement Fakhfakh aura quand même quatre à cinq mois de répit. Ce qui lui permettra de bénéficier d’une trêve politique et sociale. Tout comme il ne fera pas l’objet d’une motion de censure. »
Enfin, sur le volet sanitaire de l’épidémie de coronavirus, il conclut: « Cette maladie se répand dans le monde très rapidement. Pour le cas de la Tunisie, l’avènement du printemps et la hausse des températures ambiantes feront en sorte que cette pandémie mondiale ne sera pas un problème en Tunisie. Mais au niveau mondial, ce virus fera encore parler de lui quelques mois. »