Dans le cadre de sa politique d’expansion, la Turquie s’érigea en acteur du « printemps arabe ».
La Turquie participa à une coalition réunissant les pays du Golfe et les USA, qui se proposaient d’assurer « la démocratisation » du régime, en mettant fin au pouvoir syrien.
Dans ce cadre, l’opposition bénéficia de l’appui militaire de ses alliés. De fait, les groupuscules terroristes profitèrent de ce soutien. Ils devinrent des acteurs sur la scène syrienne. Puis, le régime syrien bénéficia de l’appui de la Russie et de l’Iran. Et il put restaurer son autorité sur la quasi-totalité de son territoire.
Or, la Turquie lança, le 9 octobre 2019, une offensive dans le Nord-Ouest de la Syrie (la région d’Idleb). Motif invoqué: « La lutte contre les forces Kurdes », dans cette région frontalière. L’accord entre Poutine et Erdogan annonça une pause (Sotchi, 22 octobre 2019).
Soucieux de réaliser l’intégrité de son Etat, Bachar Al-Assad lança, à partir de décembre 2019, une offensive contre les rebelles et les djihadistes, occupant cette région, avec le soutien de son allié russe. Et ce, malgré les menaces de représailles des troupes turques, occupant la région et soutenant les rebelles.
La guerre est désormais engagée
Escalade brutale entre la Turquie et le régime syrien: au moins 33 soldats turcs ont été tués, jeudi 27 février, dans des raids de Damas sur la province. Et ce, selon un bilan communiqué dans la nuit par le gouverneur de la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.
Outre les 33 morts, une trentaine de militaires turcs ont été blessés dans les frappes aériennes. L’armée turque a immédiatement annoncé, dimanche 1er mars, l’opération « bouclier du printemps ». Et elle commença, en effet, le bombardement de plusieurs positions du régime de Bachar Al-Assad. La guerre est désormais sérieusement engagée. Elle fera valoir les rapports de forces sur le terrain.
La Turquie pourrait-elle éviter un affrontement avec la Russie et l’Iran qui soutiennent le régime syrien?
N’ayant pas obtenu le soutien de l’Union européenne, contre la Syrie, la Turquie décida, en représailles, d’ouvrir aux émigrants ses frontières vers l’Europe. La Turquie ne risquera-t-elle pas l’isolement, dans cette météo géopolitique moyen-orientale qui ne lui est pas favorable?