Il y a un élément central et structurant qui permet de juger de nos capacités à acquérir des savoirs. En l’occurrence pendant un parcours scolaire et universitaire. Ou bien lors d’apprentissages techniques et tactiques, tout au long d’un parcours de sportif de haut de niveau de performance. Il s’agit bien évidemment du cerveau humain.
Cette unité centrale qui dirige nos décisions, nos réflexes et nos émotions et qui pourrait parfois nous induire en erreur face à des situations particulières résultant d’une incompréhension. En usant de biais cognitifs et heuristiques.
Une bonne et une mauvaise nouvelles se présentent à nous
La mauvaise nouvelle est notre résistance aux changements. Le changement est un déplacement et une transition, aussi bien intellectuel que physique, d’une manière de penser, de fonctionner et d’agir vers une nouvelle manière de solliciter et d’exercer ces mêmes capacités.
Cela passe par des étapes où nous serons amenés à désapprendre quelque chose et réapprendre une nouvelle pratique. C’est justement là que les choses se compliquent pour nous humains.
Désapprendre ? Comment pourrais-je d’une manière volontaire effacer de mon cerveau une pratique ou une façon de penser ou de faire quelque chose ?
Pour l’exemple, en informatique, effacer un fichier est une action très simple. Il suffit de cliquer « Alt+Shift+Suppr » et le fichier disparaît. Ne le faites pas, c’était juste pour l’image.
Comprendre les mécanismes utilisés par notre cerveau… loin s’en faut
Au niveau de notre cerveau, les choses sont bien évidemment beaucoup plus complexes. Le niveau des connaissances actuelles ne nous permet pas encore de comprendre les mécanismes qu’utilise notre cerveau. Nous sommes à la fois très proches et très loin.
Pour faire court, nous pouvons commencer par oublier de pouvoir supprimer quelque chose de notre cerveau. Puisque notre cerveau fonctionne par association d’idées et accumulation des savoirs et d’apprentissages, tout au long de notre existence.
La solution est à trouver du côté de la mise en action d’un processus de remplacement. Le remplacement d’une ancienne pratique et d’un ancien apprentissage par une nouvelle expérimentation. Cela ferait appel à un mécanisme important, dans le fonctionnement de notre cerveau, qu’est la « plasticité cérébrale » ou la « Neuroplasticité ».
Neuroplasticité
La Neuroplasticité peut se définir comme la capacité du cerveau à se réorganiser. Ces réorganisations ont lieu dans différentes régions du système nerveux. Que ce soit dans le cortex primaire moteur ou le cortex primaire sensoriel. Elles vont permettre de renforcer progressivement certains réseaux au détriment d’autres. Cela au bénéfice d’une orientation vers un chemin plus pertinent et l’abandon de chemins parasites.
Il s’agit par conséquent de l’ensemble des manifestations traduisant la capacité des neurones à se modifier et se remodeler tout au long de la vie. Elle explique l’apprentissage et la mémoire.
Ainsi, chaque seconde, notre cerveau se modifie en fonction des expériences affectives, psychiques, cognitives que nous vivons. C’est un processus physiologique d’adaptation du système soumis à l’influence de facteurs environnementaux, génétiques ou épigénétiques.
Pour stabiliser et valider ce processus de remplacement, nous allons devoir mettre en place des garde-fous et des indicateurs factuels nous permettant de surveiller le non-retour en arrière. Sans cette surveillance autonome et permanente nous serons amenés à revenir en arrière pour continuer à fonctionner comme précédemment et nous adapter au maintien d’un ancien équilibre. Ce mécanisme organique et humain s’appelle l’Homéostasie.
La bonne nouvelle est notre capacité permanente à entraîner notre cerveau et à renforcer notre plasticité cérébrale.
Les apports des neurosciences sur ce sujet sont aujourd’hui scientifiquement validés, avec de nombreuses recherches pointues. Cela a également rendu opérationnel l’entraînement cognitif.
L’entraînement visuel cognitif, l’EVC, confirme donc sa pertinence et son efficacité dans l’accompagnement des Ressources Humaines, toutes disciplines confondues, avec comme objectifs de faire évoluer les capacités d’attention (sélective, partagée, soutenue, dynamique, etc.) et de concentration et de développer la vision périphérique.
Cet entraînement et accompagnement constituent une alternative non médicamenteuse qui permettrait à chacune et à chacun d’identifier le plaisir dans l’effort, la fierté d’apprendre et de faire évoluer sa capacité et sa souplesse dans l’apprentissage, ainsi que son niveau de résilience et le droit à l’échec, pour une mise en pratique fluide de nouvelles expérimentations. Il permet également d’activer, en cascade, les différentes composantes de la pyramide des habilités mentales ainsi que les routines pour un contrôle de soi positif.
L’initialisation d’une dynamique holistique positive dans le parcours individuel et collectif
Dans ma pratique et mes interventions, dans le milieu scolaire et universitaire, en entreprises et dans le milieu sportif, j’ai fait le choix de l’outil canadien NeuroTracker. Voici, en séquences et en images, quelques résultats réels, en milieu scolaire et en sport, de protocoles d’entraînement cognitif (15 séances en 5 ou 6 semaines), via NeuroTracker. Chaque personne accompagnée a pu évoluer à son rythme et a stabilisé ses capacités cognitives à un niveau beaucoup plus élevé que celui mesuré initialement (les taux d’évolution se situent entre 44 et 200%).
Les sportifs très réguliers se sont majoritairement déjà dotés d’un niveau cognitif plus élevé que les non sportifs. D’où l’importance de pratiquer régulièrement une activité sportive, dès le jeune âge. Cela est bon aussi bien pour le corps que pour l’esprit.
« al-‘aql al-salim fi al-jism al-salim », « Un esprit sain dans un corps sain », dit-on !
Par Anis TOUMI, Coach professionnel certifié et Spécialiste de la préparation mentale et de l’entraînement cognitif