L’impact économique de l’épidémie de coronavirus n’est pas encore quantifiable. Mais il est certain qu’il pèsera lourdement sur la croissance mondiale. Aux dernières nouvelles, on évoque une baisse de 0,5 point qui risque de se transformer en 1,5 point. Certains prédisent une chute qui pourrait atteindre 3%.
Mohamed Hédi Bchir, Chief Modeling and forecasting Section Economic Development and Globalization Division UN-ESCAWA, nous en parle. Interview:
–Quel est l’impact sur l’économie mondiale de l’épidémie de Coronavirus, qui touche plus d’une soixantaine de pays?
Cela a un impact qui peut être différencié d’un pays à un autre. Aujourd’hui, on évoque au moins 1% de croissance en moins par rapport aux prévisions du FMI. Je pense que quasiment tous les pays du monde vont être affectés négativement, à part quelques uns.
Ce qu’il faut voir dans un premier temps, c’est l’impact sur le prix de l’énergie. Prenons le cas de la Chine étant le plus grand importateur d’énergie au monde, la baisse de la croissance en Chine a fait baisser la demande mondiale sur les produits énergétiques. Et le constat est clair: le prix du pétrole est actuellement à 50 dollars par baril .
Impacts sur l’économie mondiale
En revanche, il faut aussi comprendre comment l’économie mondiale va évoluer? L’ensemble des activités productives réalisées par des entreprises en différents lieux géographiques du monde sont, il va sans dire, interdépendantes. Et ce dans le but d’amener un produit ou un service du stade de la conception au stade de la production et de la livraison au consommateur final. Prenons l’exemple du téléphone qui est produit par 5 ou six pays.
La question est de savoir si on va assister à une recomposition des chaînes de valeur due à l’épidémie. Tout dépendra de la durée de l’épidémie si elle persiste ou non. Cela dit, certains pays tirent profit de cette situation. Comme le cas de l’Inde où l’on pratique la production de l’énergie à bas prix. Ce qui est à son avantage.
Mais cela n’empêche qu’il s’agit d’un impact négatif surtout pour les pays exportateurs d’énergie.
Pour le cas de la Tunisie, qu’en est-il au juste ? Sachant que le premier partenaire de la Tunisie est l’Europe, nous risquons une crise de l’économie réelle. Avec pour conséquence, une baisse drastique de la production. Certains s’évertuent à trouver des similitudes avec la crise financière de 2008. Alors qu’à l’époque, il s’est agi d’une bulle financière qui a explosé.
Pour la Tunisie, l’année dernière on a eu une bonne année agricole et touristique et malgré cela une croissance très molle. Si l’Italie, l’Allemagne et la France entrent en récession, notre économie sera frappée de plein fouet.