Depuis début mars, le nombre de cas de coronavirus (COVID-19) diminue en Chine. Mais, celui de personnes contaminées continue d’augmenter dans les autres pays.
En cette seconde semaine de mars, on compte plus de 106.000 cas dans le monde. Et près de 4.000 morts, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). D’ailleurs, jour après jour, l’impact économique du coronavirus ne cesse de s’amplifier.
Les prémices d’une forte décroissance mondiale
Ainsi, dans un rapport publié la semaine dernière, l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE) avait déjà établi ses prévisions de l’effet de l’épidémie sur la croissance mondiale. A ce stade, l’OCDE prédit d’ores et déjà une baisse d’un demi-point de la création de richesses au niveau de la planète.
Pour l’OCDE, « les interdépendances dans l’économie mondiale sont désormais bien plus grandes qu’elles ne l’étaient », lors d’épidémies similaires par le passé.
Aujourd’hui, les choses évoluent à un tel rythme. La baisse de croissance devrait être beaucoup plus significative.
En outre, un rapport sorti il y a quelques jours du Bloomberg Economics prédit, d’ores et déjà, une perte globale de plus 2.700 milliards de Dollars US du fait de l’épidémie. Soit l’équivalent du PIB du Royaume-Uni…
Par ailleurs, depuis le week-end dernier, un des pays du G7, l’Italie, a placé le quart de sa population en quarantaine. Les autorités confinent ainsi plus de 40% du PIB italien. Ce qui réduit a minima l’activité économique de quatre régions parmi les plus dynamiques du pays. A savoir: la Lombardie, le Veneto, l’Emilia-Romagna et le Piémont.
De plus, le baril de Brent en ce début de semaine se négocie à moins de 34 dollars US. Il s’agit du niveau le plus bas depuis près de 25 ans. En effet, la baisse du prix du Brent marque la baisse drastique de la production mondiale.
Encore: en deux semaines, les principales bourses mondiales ont chuté de plus de 10%. La bourse de Milan a chuté de 17%, le CAC 40 de 15% et le Dow Jones de 11%… Les bourses asiatiques ouvraient la semaine en net repli déclenchant un vent de panique sur les bourses européennes.
Cependant que la baisse d’un demi-point du taux directeur de la FED américaine ne semble pas avoir eu l’effet escompté. Les mesures de relance envisagées par les pays européens ne sembleraient pas être particulièrement significatives pour une relance potentiellement à fort impact.
Et la Tunisie dans tout ça? …
Quant à la conjoncture sanitaire et économique mondiale causée par le coronavirus, elle risque de fortement impacter l’économie tunisienne. Et ce, à cause de son ouverture et surtout de sa dépendance à l’égard des deux principaux pays européens les plus touchés par l’épidémie.
Coïncidant avec la période des réservations de l’été 2020 et dans un climat régional fortement tendu, l’épidémie a de quoi inquiéter les décideurs et opérateurs économiques.
Toutefois, cette crise sanitaire peut être une opportunité à saisir pour l’économie tunisienne. En effet, elle peut être le prélude d’un nouveau paradigme concernant la fourniture des entreprises européennes. Celles-ci privilégieraient de manière croissante un approvisionnement à partir de zones limitrophes. Les chaines logistiques mondiales risquent fortement d’être redéfinies par cette crise sanitaire.
Ainsi, la fermeture prolongée des chaînes d’assemblage de l’A320 à Tianjin. De même que l’arrêt momentané des chaînes de production automobiles dans une grande partie des provinces chinoises au début de l’épidémie. Tout cela a mis à mal le rôle de l’usine du monde de l’empire du milieu d’où s’est propagé le virus…
Et les entreprises implantées ou s’approvisionnant de Chine cherchaient d’autres solutions. Et ce, dès le début de la crise dans la région de Wuhan, pour pouvoir continuer leurs activités.
Les opportunités ne manquent pas
Alors, si ces mesures provisoires étaient pérennisées, les entreprises globales, particulièrement européennes, pourraient reconsidérer les différentes opportunités d’investir dans la région MENA. Et partant, shortlister la Tunisie comme site potentiel d’investissement.
Les opportunités sectorielles et avantages compétitifs ne manquent pas dans les secteurs des composants automobiles et aéronautiques, dans le textile technique et aussi- et surtout- dans les industries des médicaments génériques. En effet, ces industries devraient considérablement prendre de l’ampleur « grâce » à la croissance de ce genre d’épidémies.
Au final, la crise du coronavirus pourrait probablement devenir un mal pour un bien pour une économie qui peine encore à voir le bout du tunnel.