La participation des femmes élues dans l’action municipale est un grand atout de croissance économique du pays.
Aujourd’hui, la femme est bel et bien présente à tous les niveaux. A l’échelle municipale, on voit bien que la femme tunisienne s’impose. D’ailleurs, lors des élections municipales 2018, 47% des conseillers municipaux sont des élues.
Cependant, indépendamment de la présence des femmes dans les conseils municipaux, il est nécessaire qu’il y ait un réseau de femmes élues. Tel était le thème débattu hier, 8 mars. Et ce, à l’occasion de la Journée des droits des femmes. En effet, il réunissait: environ 200 élues tunisiennes; des représentantes de la société civile; des représentantes du gouvernement; et certaines élues du Québec.
Ainsi, organisaient en partenariat cet événement: le Centre International de Développement pour la Gouvernance Locale Innovante – CILG; la Coopération Allemande; et la Fédération nationale des villes tunisiennes (FNVT). Et ce, lors d’un colloque qui se déroulait hier, à Tunis.
La représentativité des maires (19,6%)
A cette occasion, Souad Abderrahim, présidente de la FNVT, revient sur l’intégration de la parité verticale et horizontale. Elle estime que l’égalité homme-femme n’est pas réalisée, notamment pour la représentativité des maires (19,6%).
Elle déclare que le Réseau des femmes élues municipales sera un espace propice aux débats et discussions dans la gestion des affaires locales.
Pour sa part, Lotfi Zitoun, ministre des Affaires locales, souligne que ce réseau constitue un pas considérable pour l’autonomisation des femmes à tous les niveaux.
Aujourd’hui, l’objectif est celui de gérer les municipalités avec les femmes et d’assurer l’égalité de droits et de chances. C’est ce qui ressort du débat.
De ce fait, les discussions ont porté également sur l’adoption d’un agenda partagé pour promouvoir l’opérationnalisation de l’égalité entre les femmes et les villes dans la gestion des affaires locales.
Plus de 140 élues de 24 gouvernorats tunisiennes
En clair, l’intérêt d’aujourd’hui est celui de promouvoir un leadership municipal inclusif. Plus de 140 élues des 24 gouvernorats tunisiens ont pris part à ce processus.
S’inspirant de l’expérience canadienne, et présente lors du colloque, Isabelle N. Miron, conseillère municipale du District de l’Orée-du-Parc, félicite pour sa part, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, l’expérience tunisienne qui a imposé la parité dans les conseils municipaux. Elle précise: « On voit beaucoup de femmes dans les conseils municipaux, alors qu’au Québec, on en est encore à 33% seulement de femmes élues ».
Cela dit, les femmes ne choisissent pas la politique en général, car elles craignent de devoir se prononcer sur des dossiers qu’elles ne maîtrisent pas parfaitement. « Parce qu’elles sont perfectionnistes », renchérit-elle.
Et d’ajouter: « Je trouve que le Québec aurait intérêt à s’inspirer de l’exemple tunisien ».
Alors, la grande question aujourd’hui serait quels sont les défis à relever? A cette interrogation, un grand nombre d’intervenantes évoquent le volet législatif.
Isabelle N. Miron estime que la difficulté c’est de traduire ce sentiment de colère de ce qui ne va pas dans notre quotidien, en réel changement politique. Elle précise à cet effet: « Un réseau de ce genre permet de chercher l’information pour naviguer sur le système législatif. Car cela fait partie de l’apprentissage des femmes pour être réélues ».
Et de conclure: « Un message aux femmes, j’ai trouvé la fougue des femmes tunisiennes totalement admirable. Les femmes veulent faire partie du réseau. A savoir, créer le réseau à leur image. Il est vrai qu’on ne peut pas s’appuyer sur des lois qui forcent la parité, mais c’est aux partis politiques de faire l’effort et de recruter les candidates là où elles sont ».
La CILG-VNG a salué le rôle éminemment positif joué par les femmes dans le processus électoral. Et cherche à renforcer le débat afin de débattre des enjeux véritables. Il est question d’analyser la participation des femmes afin de rendre l’égalité entre hommes et femmes dans la gestion des affaires municipales et l’accès aux services communaux et aux espaces publics.
En somme, malgré la tendance des femmes à vouloir changer le monde, la réalité est tout autre. Car quel que soit le milieu social, les rôles traditionnellement dévolus aux femmes constituent un obstacle à l’égalité des chances professionnelles.
Aux femmes d’oser!