Selon une étude japonaise, une éventuelle annulation des JO de Tokyo 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus, entraînerait une baisse de 1,4% du produit intérieur brut et une chute du revenu national nippon de 24% par rapport à 2019. Enorme!
Alors que le monde du sport est frappé de plein fouet par la terrible l’épidémie du Covid-19. Avec son lot de report, d’annulation de manifestations sportives ou de matchs à huis-clos. Un événement majeur, en l’occurrence les Jeux olympiques de Tokyo 2020, prévus en juillet prochain, risquent à leur tour une probable annulation ou report. Une catastrophe et un tremblement de terre au pays du Soleil Levant.
Revirement du CIO?
Pourtant, il y a peine quelques jours, le président Thomas Bach affirmait, la main sur le cœur, qu’il n’aurait « ni une annulation ni un report des Jeux olympiques de Tokyo-2020 ». Tout en appelant même les athlètes à poursuivre leur préparation. Et ce, à l’issue d’une réunion de la Commission exécutive du Comité international olympique (CIO), à Lausanne.
Scénario catastrophique pour l’économie nippone
Or, l’éventualité d’un décalage ou d’une annulation des Jeux olympiques est un drame pour les athlètes de haut niveau qui se préparent depuis des lustres à ce rendez-vous tant attendu. Mais aussi une catastrophe pour l’économie du Japon.
En effet, d’après une étude de SMBC Nikko Securities publiée par le prestigieux quotidien nippon Kyodo News, « l’annulation des Jeux olympiques de Tokyo 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus, entraînerait une baisse de 1,4% du produit intérieur brut (PIB) du pays ».
En d’autres termes, l’impact économique est énorme car il s’agit d’une perte sèche d’environ 65 milliards, soit une chute du revenu national japonais de 24% par rapport à 2019. Un scénario d’horreur pour la troisième plus grande économie du monde.
L’impact croissant du sport sur la croissance
Force est de constater que le sport et notamment les événements sportifs majeurs revêtent désormais une grande importance pour le développement d’un pays. Car ils génèrent de grosses retombées économiques et représentent un important levier pour la croissance.
A titre d’exemple, une récente étude du Centre de Droit et d’Economie du Sport de Limoges avait démontré, chiffres à l’appui, que les Jeux olympiques de Paris-2024 allaient permettre des retombées économiques de plus de 10 milliards d’euros sur toute la période olympique. Et ce, grâce aux investissements consentis aux nouvelles installations sportives et l’impact touristique sur l’ensemble de l’économie française.
Prévoyant, le CIO s’est assuré quand même contre un possible risque d’annulation des JO de Tokyo 2020. Selon des sources concordantes, le CIO avait déjà souscrit auprès d’un groupe de plusieurs compagnies, dont Swiss Ré, une assurance dont la prime est d’environ 24 M USD, concernant le risque annulation.
Rappelons enfin qu’à ce jour, ni les boycotts en 1980 à Moscou et 1984 à Los Angeles, ni les virus Sras en 2003 ou Zika avant les JO de Rio-2016 n’ont annulé cet événement sportif majeur organisé tous les quatre ans.
Seules les guerres mondiales ont entraîné l’annulation des JO prévus en 1916 à Berlin et en 1940 à Sapporo (hiver) et Tokyo (été). Enfin, les Olympiades furent également supprimées en 1944 en Italie (hiver) et à Londres (été).