La loi financière 2020 a réduit le budget de la Culture. Actuellement, au sein du parlement, des voix réclament le transfert du budget de la culture vers le service de la dette.
Un député veut utiliser le budget des festivals, pour assurer les dépenses du ministère de la Santé et faire face à l’épidémie du coronavirus. Comment expliquer cette méconnaissance de la valeur de la culture ?
Rappelons, comme argumentaire, cette scène anglaise, à la veille de la seconde guerre mondiale : Quand on a demandé à Winston Churchill de couper dans le budget des arts, pour l’effort de guerre, il a répondu « alors pourquoi nous nous battrons ? ».
Essayons de résumer les valeurs de la culture. Elle :
- Assure l’ouverture sur le monde, la promotion de l’humanisme, l’esprit de tolérance et de coexistence entre les peuples ;
- Fait valoir notre référentiel historique et la meilleure connaissance de notre patrimoine ;
- Assure l’encouragement et la promotion de notre production artistique et intellectuelle;
- Permet de développer la réflexion et l’esprit critique chez les citoyens.
Dans ce contexte, elle permet, par une lecture objective, de transgresser les visions passéistes et nostalgiques, les surenchères utopiques. Et ce en faisant valoir la raison sur la subjectivité, les opinions partisanes et les attitudes émotionnelles.
Condition sine qua none de la démocratisation, de l’exercice de la liberté, elle condamne les dérives. Les déboires de notre transition démocratique s’expliquent, dans une certaine mesure, par une certaine indigence culturelle.
C’est dire qu’il faut promouvoir la culture, augmenter son budget et développer ses programmes. Et ce pour permettre à l’élite intellectuelle et artistique de jouer son rôle sur la scène, de remettre en question les discours populistes et faire valoir les débats d’idées.
Peut-on avancer, en négligeant notre référentiel, lors de la formulation de nos visions d’avenir ?