La Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie (CTFCI) vient de réaliser, du 10 au 13 mars courant, un sondage auprès de 60 entreprises adhérentes (tunisiennes et françaises). Elles représentent essentiellement les secteurs de l’industrie et des services.
Le sondage de la CTFCI concerne l’impact éventuel du coronavirus sur leur activité, les contacts avec leurs partenaires et sur le comportement de leur personnel au cours de cette période. Notons que l’échantillon est représentatif de la population des adhérents de la chambre. Il ressort des réponses collectées par la CTFCI un sentiment d’inquiétude mitigé.
En l’absence de tout alarmisme excessif ou de panique, la majorité des entreprises poursuivent une activité tout à fait normale. Elles redoutent néanmoins les effets collatéraux qui pourraient découler de la persistance au-delà du mois de mars de cette crise sanitaire sans précédent.
Trois grandes tendances
Le sondage de la CTFCI a fait ressortir trois grandes tendances. La première concerne la restriction des voyages internationaux dans les deux sens. Environ 96% des entreprises concernées par ce sondage ont procédé au report, l’annulation de missions et de voyages. Ce taux concerne aussi la participation aux salons professionnels, de réunions professionnelles à l’étranger ou de réception de partenaires.
La seconde concerne la question relative à l’impact éventuel du coronavirus sur la suspension ou le ralentissement des approvisionnements des entreprises à l’étranger ou de leurs expéditions sur les marchés extérieurs, les réponses ont été nuancées.
A cet effet, pour 65% des entreprises sondées, opérant essentiellement dans le secteur industriel ou dans le digital, cet impact est encore peu perceptible. Sinon insignifiant pour l’heure actuelle. Ces mêmes entreprises appréhendent plutôt le prolongement de la crise.
Dans un tel cas de figure, certaines entreprises invoquent des risques de rupture de stocks. Il s’agit notamment des problèmes d’approvisionnement de Chine, de la Corée et même de certains pays européens comme la France ou l’Italie.
Ces entreprises redoutent un net ralentissement de leurs chaines de production et une baisse de leur chiffre d’affaires.
D’ailleurs, environ 25% des chefs d’entreprise soutiennent que les livraisons et les échanges commerciaux observent depuis le 20 février dernier une évolution timide sinon négative avec carrément un standby des échanges et locaux depuis le 9 mars.
Possibilité de recours au télétravail
Certaines entreprises du secteur du textile notamment, ont évoqué le risque de limitation des commandes à partir de la Tunisie. Et ce du fait de la désertion de la clientèle européenne des grands centres commerciaux et des magasins spécialisés.
En revanche, dans le secteur du tourisme et du transport aérien et maritime, certains effets collatéraux commencent à se faire sentir. Il s’agit essentiellement de la baisse constatée au niveau des réservations ou des dessertes aériennes. Et de l’arrêt de certaines lignes maritimes (Italie).
Enfin, en ce qui concerne l’aspect relatif aux ressources humaines, on ne ressent pas encore de panique. Le rythme d’activité dans plus de 95% des entreprises reste normal, avec un taux d’absentéisme très faible.
Certaines entreprises, essentiellement du secteur des services, ont même préconisé un plan B au cas où l’épidémie perdure et passe à un degré supérieur. Ce plan se traduira par le recours au télétravail.
Pour le tourisme et le transport aérien, les entreprises commencent à encourager leur personnel à prendre des congés. D’autres n’excluent pas l’éventualité de recourir momentanément à la formule du chômage technique.
D’une manière générale, il ressort de ce sondage qu’il est encore prématuré de tirer des conclusions ou de verser dans l’alarmisme. Il n’en demeure pas moins vrai que les opérateurs sont conscients des répercussions. Celles-ci peuvent être causées par l’aggravation de la crise. Et surtout son prolongement au-delà du mois d’avril.
(D’après un sondage réalisé par la CTFCI)